Européenne

Semaine italienne vue de Strasbourg

Chronique en vrac

Par Antoine Spohr

«  Si au moins çà pouvait ressembler à l’Italie » Rotterdam de Léo Ferré.

C ‘est le dernier vers d’une chanson jadis controversée ( Olympia 1972) du poète-musicien anar, qui sonne et tonne aujourd’hui comme un constat prémonitoire avec à la fin une Italie, ensoleillée et ensoleillante, libératrice des visions sombres d’un monde moderne en ébullition «  où il n’y a pas que et où il y a …». (plusieurs versions sur Youtube) En serais tu encore aussi sûr, Léo ?

L’Italie objet de débat à la Maison de l’Europe Strasbourg-Alsace.

Merci et au revoir  Ulrich Bohner, bonjour et bonne chance à sa remplaçante à la présidence , Natacha Ficarelli.

Lundi 11 juin :

Capture d_écran 2018-06-17 à 10.41.03conférence très intéressante et opportune sous le titre astucieux de «Divorce à l’italienne » auquel  l’eurodéputé italienne Cécile Kashetu Kyenge préfère « Mariage contre nature » pour cette « coalition antagoniste ». Retenue au Parlement cette dernière a transmis son intervention par une déclaration audio-visuelle qui a introduit les débats.

Capture d_écran 2018-06-17 à 10.41.41Le traitement de l’aspect technique a été assuré par Sabrina Gasparini, secrétaire générale de la Fédération des Droits de l’Homme. Elle fustige les politiques inadaptées en réponse à la crise de 2008, pointe les responsabilités du leadership européen. « On a laissé le vide » en ne communiquant pas d’explications compréhensibles par le grand nombre. De plus, la crise interne des partis a révélé encore davantage de clivages et conduit à des gouvernements de compromis …Elle le rappellera toujours au cours du débat. (photo)

 

Capture d_écran 2018-06-17 à 10.41.22Puis le journaliste très médiatique Alberto Toscano avec brio et une truculence ici de bon aloi, a fait une analyse ordonnée mais agréablement vivante de la situation en Italie. Les élections du 4 mars ont été aussi une expression du « dégagisme » qui se répand dans les peuples lorsque la conjoncture est confusément très mauvaise et qu’aucune réponse attendue n’apparaît à l’horizon. Du changement rien que du changement !

Capture d_écran 2018-06-17 à 13.17.31

D’abord, la crise économique a engendré un chômage massif (40% des jeunes surtout dans le sud) et les conséquences qui en découlent logiquement. Mais le journaliste considère que les scandales, la corruption, l’appel à une éthique plus propre, à une  dignité morale  « ont enragé les Italiens…il ne faut pas négliger la valeur ajoutée émotionnelle ».

Si les causes profondes plus ou moins lointaines couvent lentement et sournoisement, c’est l’immigration qui a été le déterminant direct avec un porte voix, redoutable manipulateur, M. Salvini le patron de la Ligue ( extrême-droite ), ministre de l’Intérieur.

Pour autant Alberto Toscano n’exonère pas l’Union Européenne et particulièrement la France (dont il suit de près la politique depuis l’ère Mitterrand), de pratiques ambiguës, incohérentes, lâches parfois qui ont, in fine, développé la sensation ou la perception dramatique des Italiens d’être abandonnés et même trahis par l’UE. La Convention puis le règlement de Dublin, sans doute judicieux en temps ordinaires, ne le sont plus dans une crise grave.

En conclusion, on retiendra impérativement le constat incitatif dans ces affirmations de M. Toscano :« l’Europe est un chemin qui n’a pas d’alternative »

et «  la crise des migrants est une mine flottante qui menace l’Europe et qu’il faut impérativement désamorcer ».

Qu’on l’entende au très prochain sommet européen ! Que l’Italie qu’on ne peut pas ne pas aimer, reprenne toute sa place. Alors d’accord avec Léo Ferré.

 

A suivre : 2-Mme Merkel sème le doute et la désapprobation.

 

Puis : 3 -La fête des Européens conviés par Jean Louis de Valmigère.

 

 

 

1 réponse »

Laisser un commentaire