Halte-là ! M. Poutine, dernière sommation !
COE + ONU vs Fédération de Russie.
Gare à vous Faux-Tsar, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies rencontrera cette semaine le comité des Ministres du Conseil de l’Europe* pour un échange de vue sur la mise en œuvre des arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Selon le Conseil de l’Europe (COE) qui rappelle que, bien qu’ayant été exclue en mars 2022 et qu’elle n’ait gardé aucun contact avec lui, la Russie reste évidemment membre de l’ONU et donc soumise à ses procédures de suivi.
L’organisation européenne (46 Etats) a donc recours au niveau mondial (ONU) pour lui demander d’aider la Russie à obtempérer dignement en respectant « son obligation juridique inconditionnelle de mettre en œuvre les arrêts de la Cour ».
Evidemment ces affaires sont infiniment négligeables en regard des griefs innombrables contre les positions et menées politiques et en oubliant même l’Ukraine qui ne serait guère qu’une opération spéciale en passant, nous le savons, mais quand même….nous sommes les créanciers face à ce débiteur indélicat. Pingres, nous comptons !
Ainsi dans la guerre qui a opposé la Géorgie à la Russie en 2008, la Cour Européenne a condamné la seconde, l’Ogre, en avril 2023, à verser une indemnité de 129 millions d’euros à la première, le petit Poucet, dans un délai de trois mois… Trop cher pour Poutine et rien ne presse, il faut payer le Coréen d’abord. Alors l’ONU augmente l’indemnité et, pour des « intérêts courus inclus », la porte à 133,4 €, avec un paiement immédiat, décision prise la semaine dernière. On rirait presque de cette farce de marchands de tapis mais là n’est pas le pire.
L’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, pays indépendantistes car issus du tripatouiage des frontières après la dislocation de l’URSS en 1991, en faisaient partie toutes deux mais elles sont alors réclamées par la Géorgie. A présent après des épisodes durs, belliqueux, elles sont, « sous contrôle effectif de la Russie » selon le COE qui réclame aussi pour les Géorgiens le droit et la possibilité de rentrer chez eux en Ossétie du Sud. Ces régions trans- ou sous- ou ci-caucasiennes de nos vieux manuels surannés offrent encore aujourd’hui ce patchwork de nombreuses petites ethnies que l’URSS a réunies surtout par la langue russe qui en est encore le ciment d’une culture marquante et du point de vue politique une empreinte certaine. De la nostalgie parfois.
Et les victimes de l’Ogre ? Celles qui ne parleront plus jamais, les Serguï Magnitski, Anna Politovskaï, Natalia Estemirova, Alexandre Litvinenko…. Morts sans enquêtes ni procès équitables. On examinera également ces affaires dans le même réquisitoire. La Cour peut condamner la Russie à verser l’indemnité dite de « satisfaction équitable » aux victimes induites.
Et puis, pourrait-on se passer de l’immense personnage de Alexeï Navalny, incommensurablement plus grand que Poutine, le moujik dont il est le tsar.
Avocat libre, il est allé, fort de sa seule conviction, conscient de l’ignominie qui l’attendait, se jeter dans la gueule de l’Ogre, croupir en prison spéciale pour 19 ans à compter de janvier 2021. Crime ? Extrémisme.
On peut croire qu’il veut ainsi témoigner.
Au Secours Soljenitsine, ils sont fous !
Aujourd’hui on s’inquiète car on a perdu sa trace. Sans doute est-il conduit en errance entre des camps pour qu’on l’oublie le temps de la campagne électorale du Dictateur.
Le Conseil de l’Europe et son organe judiciaire, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, ont fermement condamné l’incarcération de Navalny et réclamé sa libération immédiate. Ils sont les rares institutions qui disent encore le droit HUMAIN, ici comme un gémissement de l’âme.
On doit savoir urbi et orbi et le répéter sans relâche que la Russie de Poutine a adopté des lois en violation du Droit International ; qu’elle ne respecte pas les Institutions Internationales en se livrant à toutes les exactions que l’ambition d’un autocrate mégalomane dicte… à la limite de la plus insupportable tragédie pour l’humanité entière.
*https://www.coe.int/fr/web/civil-society/committee-of-ministers
Antoine Spohr
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Merci Antoine! Il faut continuer