« Tout va bien » du moins dans la volonté presque unanime de défendre la place primordiale de la ville de Strasbourg dans l’Union Européenne qui y a poussé ses premiers balbutiements alors très prometteurs. A présent partant de la ville on va jusqu’à se hisser au niveau de la planète, comme conscience universelle.
« Force-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu’ils se haïssent, jette-leur du grain ».
Les pères fondateurs l’avaient-ils lu cet aphorisme tiré de Citadelle de A. de Saint-Exupéry, livre posthume et inachevé publié en 1948 ?

De « l’Agora » organisée par la Ville au 9° Forum Mondial de la Démocratie
On sait que les élections municipales ont permis la victoire de la liste des écologistes en dépit de l’idée répandue du renouvellement dans une alliance, disons socio-démocrate en terre de centrisme, sujette à l’alternance relativement paisible.

Mais une abstention très forte en a décidé autrement. Le dépit a été sévère pour les vaincus et la contestation voire parfois la rébellion ont été à leur paroxysme avec l’attribution d’une subvention substantielle à la construction d’une nouvelle mosquée suspectée d’être un foyer potentiel de l’Islamisme à la turque. Subvention annulée. Ouf ! Sauf que, malgré tout, la mosquée est en voie d’achèvement grâce à des financements internes ou externes d’organisations islamiques. On parle de la plus grande mosquée d’Europe ! Rappelons que le projet était né sous le précédent mandat.
La première manifestation a réuni dès la rentrée la plupart des associations pro-européennes, évidemment pour la défense du siège du Parlement Européen, chancelant alors qu’il est un des éléments constitutifs du statut de Capitale Européenne, avec des piliers comme le Conseil de l’Europe et toutes ses annexes intangibles.
L’AGORA de la Ville d’abord
A la rentrée c’est une séance ouverte de l’Agora qui s’est tenue solennellement à L’Orangerie, la première rencontre de la nouvelle saison avec le recul du Covid , et on s’empare de l’encensoir et des outils de la construction de la tour.
Ceux qui attendaient de la « castagne » en furent pour leur frais. Une salle comble et une ambiance apaisée tenue sans difficulté par la nouvelle maire Jeanne Barseghian. Un bouquet harmonieux d’interventions sereines souvent de bon aloi : tous les militants « pro-strasbourg » veulent bâtir la tour ; le grain attendra dans des silos aléatoires.

Là dessus, un petit apéritif dînatoire et une magnifique prestation musicale par un groupe de femmes, a capella, « les voix de Stras’ », sous la direction de Catherine Bolzinger. Un enchantement que ce patchwork astucieux, harmonieux, audacieux aussi ce fruit d’une imagination débridée.
Une ambiance joyeuse donc, baignée dans ce soulagement des prémices de fin de crise. « Wo man singt da lass dich nieder, böse Leute haben keine Lieder » : Où l’on chante abandonne toi, les gens méchants n’ont pas de chansons…

Une vision critique est cependant venu rappeler une notion essentielle, sans fausse note aucune, dans cette symphonie: dans laquelle les associations qui sont pléthore à Strasbourg, en toute bonne foi, redoublent souvent d’autosatisfaction dans leur engagement pour Strasbourg. A ce bouquet en feu d’artifice presque consensuel, pour clore la réunion les propos du bien nommé, il nous pardonnera le clin d’œil, Gérard Bouquet a invité clairement à élever le débat et l’action à quelques crans au-dessus : à la France entière, à l’Europe et à toute la planète tant la géopolitique est mouvante et imprévisible. Se tourner donc davantage vers l’extérieur car c’est là qu’il faut convaincre
Que serait une Europe affaiblie, en voie de dislocation face aux grands ensembles, comme ces empires, qui se dessinent nettement dès à présent à un horizon proche ? Il faut « vendre » Strasbourg comme diraient les maquignons, s’offrir aux autres à commencer aux Européens. L’encensoir doit diffuser ses effluves vers l’extérieur le plus loin possible.
Bien sûr, il y a une multitude d’autres manifestations qui tendent vers le même objectif.
Nous les présenterons dès lors que nous aurons été sollicités. Un de nos contributeurs (trices) et même un(e) responsable d’association pourront étayer cette idée de « Strasbourg en fête », image plus attrayante que celle d’une capitale européenne trop souvent grognon, ronchonne, frustrée, revendicative.

Le Forum Mondial de la Démocratie devrait contribuer à cette propagation du nuage d’encens tous azimuts

C’est en effet le 9° Forum Mondial de la Démocratie de Strasbourg qui est l’évènement le plus marquant sur le plan mondial cette fois. Jadis ce fut Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU qui avait inauguré le premier en 2012, sans que le président français, François Hollande quittât Paris où le retenaient des RdV avec des députés, nous a-t-on dit alors.
Le Forum Mondial de la Démocratie durant trois jours en novembre auxquels tout citoyen doit ou devrait, sinon participer du moins s’informer.
Oui bien sûr il y a le Forum de Davos (économie), celui de Porto Allegre (social) mais ces rencontres mondiales deviendraient bien inutiles sur une terre dévastée, invivable, rendue quasi-inhabitable .
Alors l’intitulé de celui de Strasbourg devient primordial au sens propre.
Pour éclairer encore ce titre on pourrait dire » Que peut ou pourrait faire l’humanité réunie et accordée pour sauver sa maison menacée » Seule la démocratie pourrait-elle imaginer puis appliquer les mesures indispensables à notre survie? »
Le Conseil de l’Europe (CoE) fondateur .
Le Conseil de l’Europe, pour connaître et mesurer l’ampleur des problèmes considère qu’il faut avant tout un constat, un état des lieux en quelque sorte, proposé par des « intellectuels, politiques, militants et experts, jeunes du monde entier » et tous les habitants somme toute, encadrés par les « sachants » dans leurs recherches, leurs expériences, leurs savoirs et leurs suggestions.
Il se fixe quatre thèmes :
- Quelles structures fixera le rythme de l’action
- Quel «style» de gouvernance peut faire face aux défis…
- Public ou privé quel rôle ?
- Les organisations globales rechercheront des solutions globales
10 labs (laboratoires) tenteront de répondre aux défis et s’attacheront à trouver des solutions aux problèmes évoqués. Pour stimuler la réflexion, un Prix de l’innovation démocratique sera décerné.
En complément de ce travail des Forum talks élargiront le débat
Mieux que tout « digest », vous trouverez tout le programme des 3 jours en détail :
https://www.coe.int/fr/web/world-forum-democracy/programme-8-10-november-2021-
Mais le CoE n’est pas le seul maître d’œuvre du Forum car depuis sa fondation la Ville a été un partenaire actif, imaginatif et pertinent bientôt suivi par le département aujourd’hui CEA par la fusion des deux départements alsaciens et enfin par la Région.
Pour la Ville/Eurométropole l’ouverture a eu lieu en avance compte tenu d’un programme élargi et quelque peu moins « mondial ».
Le voici en lien :
C‘est donc bien à Strasbourg qu’un Forum Mondial de La Démocratie appelle les locaux, régionaux, français, européens et tous les autres, à s’unir au moins sur le thème de l’environnement à tous les niveaux. Le négliger aveuglément serait dénier toute importance au reste de nos préoccupations immédiates ou lointaines.
La participation de la CEA et de la Région feront l’objet d’un complément.
Antoine SPOHR
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