Site icon Eurolatio

Le MoDem Alsace est passé aux votes, sous la férule de Waserman

Où va le Centre

par Antoine Spohr

On connaît mal la vie interne des partis politiques sur le plan local. On pense à une cuisine discrète dont les recettes et les productions ne seront livrées qu’à la fin sur une table bien mise dans l’allégresse. Ben non, ce n’est pas ou ce n’est plus le cas pour le MoDem en Alsace. Il s’est voulu transparent à l’occasion des élections internes au moins auprès de ses adhérents. La presse régionale (sans doute sollicitée) s’en est fait l’écho.

Translucide même l’apparition du maître-queux déjà étoilé. Mieux: la métaphore en musique ferait du président Sylvain Waserman un auteur, compositeur, chef et premier violon et autre, d’un grand orchestre loin encore d’être pléthorique (< 300 membres pour les deux départements alsaciens).

Oui c’est, enfin, le chef attendu et connu qui s’est fait un magnifique plan de carrière au déroulement accéléré : belle carrière professionnelle, vocation tardive en politique et après un cursus honorum de patricien romain, élu local avant de l’être à Paris, maire d’une commune rurale, conseiller régional ( scrutin de liste), député (scrutin uninominal), vice- président de l’Assemblée Nationale (il y en a six et il est le 4° ou 5°,  tous désignés par les groupes politiques) Ce dernier titre semble lui plaire car il lui apparaît sans doute comme propice à faire connaître son nom à Paris. ( Il a déjà écrit comme un président à la retraite ses « Chroniques du perchoir ». On a entendu des laudateurs faire croire qu’il serait ainsi le remplaçant en cas de défection du 4° personnage de l’Etat donc derrière le président de la République, celui du Sénat et le premier ministre. Il n’y aurait rien à redire le cas échéant mais ici les vice-présidents ne sont que des remplaçants au perchoir lorsque le président est surchargé ou en cas d’absence circonstancielle. Aucun d’entre eux ne peut lui succéder en cas de décès ou de démission sans passer par une élection par les députés.

Un seul candidat et une seule liste de coopté(e)s

« Je tenais à vous écrire à chacune et chacun d’entre vous suite à ma candidature à la présidence du MoDem Alsace, candidature associée à la liste de rassemblement pilotée par Hubert Ott et que nous avons constituée avec Bruno Fuchs, Lilla Merabet, Rebecca Breitman, Hubert et moi ». Moi, c’est lui. Et quatre barons ?

En piste un candidat seul président pour l’Alsace et une seule liste de 24 noms choisis pour constituer le Conseil Régional d’Alsace du MoDem (soit le CR).

Les jeux étaient faits, rien  n’allait plus …Certains candidats, même membres fondateurs avaient été refusés par « le groupe des cinq » sans explication et un flux d’adhésions serait récemment venu rejoindre le Mouvement, venu du Haut-Rhin surtout.

C’est donc avec la certitude d’un triomphe que la fin du vote était prévue sur internet jusqu’au 19 novembre. Oh surprise, la liste unique et le candidat unique ont été élus ;  pas d’opposition mais une abstention inattendue dans un scrutin aussi bien réglé 46,5 % pour le CR et 45% pour le président.

La participation. Bravo ils ont approché la majorité avec 48% pour l’élection du président et jusqu’à 50% pour le CR des suffrages exprimés. Acquis : un chef de valeur intrinséque incontestable et qui fait tout pour que son parti prenne un peu plus de relief et que l’équipe du Conseil se mette au travail .

Tout observateur politique un tant soit peu averti ne pourra pas ignorer que contrairement à ce qui était  attendu, le résurrection du MoDem Alsace n’a pas eu lieu et les équipes en place semblent constituer un néo-MoDem local qui fera  regretter bien sûr celui de l’espérance à la naissance en 2008 et même celui peu actif qui l’a précédé.

Pas de Te Deum triomphal ni de Requiem attristé (on peut bien utiliser des termes de liturgie devenus laïcs bien que Démocratie Chrétienne  soit mentionnée dans le logo du parti) mais un  « La République nous appelle sachons…» avant les élections de la troisième phase (Conseil National) qui  concernera le Grand-Est dans lequel l’Alsace est incluse bien qu’on se  soit prononcé clairement pour la CEA « Collectivité Européenne d’Alsace » par la voix du manifeste de Hubert Ott .

La «  résurrection »attendue n’a pas eu lieu mais peut-être les résultants nationaux  seront plus réjouissants pour le parti centriste, composante incontournable de la majorité présidentielle actuelle non pas par ralliement mais on pourrait dire, consubstantiellement à la création. Qu’en penseraient les grandes figures du centrisme disparues comme Adrien Zeller ou retirées comme Philippe Richert, ou celles qui ont migré comme Bornia Tarall, Chantal Cutajar, Pascale Jurdant-Pfeiffer et même Fabienne Keller qui fut centriste au départ, et tant d’autres les Viel, Brulé,Gayet et tant et tant…,

Quitter la version mobile