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À Karlsruhe, du rococo à gogo avec François Boucher

par Antoine Spohr

La Staatliche Kunsthalle, soit le Musée national des Beaux-Arts de Karlsruhe, invite une fois de plus à la fête en proposant en exposition monographique 120 œuvres du français François Boucher, l’une des figures les plus marquantes de la peinture de style rococo du 14 novembre 2020 au7 février 2021. 

Exceptionnelle, la précédente exposition « Hans Baldung Grien » a bénéficié de temps encore clément du 30 novembre 2019 au 8 mars 2020. On espère que la conjoncture sanitaire et ses effets annexes de cet hiver n’entamera pas le succès récurrent des évènements organisés dans cette capitale du Bade, avec une équipe particulièrement audacieuse et « innovante » placée sous la direction de Madame Pia Muller-Tamm.

© Wikipédia. Portrait par Gustaf Lundberg (1741)

Voilà un grand peintre français (1703-1770) qualifié laconiquement, mystérieusement pour certains. Lui-même n’a pas pu savoir qu’il était « rococo » car le terme n’apparaît qu’à la fin du XVIII°siècle. Quelques 30 ans après sa mort.

Mais sait-on ce qu’est « rococo » ?

Selon Wikipédia : «  il résulterait d’une association du mot français rocaille, qui désigne une ornementation imitant les rochers et les pierres naturelles et la forme incurvée de certains coquillages, et du mot portugais barroco : « baroque ». Le terme rococo conserve longtemps un caractère péjoratif avant d’être accepté par les historiens de l’art vers le milieu du xixe siècle et d’être considéré comme un mouvement artistique européen à part entière, quoique l’on préfère parler de style rocaille pour ce qui concerne la France. » En la circonstance très crédible « au conditionnel ».

C‘est simple : ce serait donc un mouvement artistique spontané à « l’insu de son plein gré » animé par des artistes très divers qui, après la mort de Louis XIV (1715), pour une chronologie de référence simplifiée, sont peu à peu libérés du classicisme et du baroque et se montrent de plus en plus libres dans le choix des sujets, du thème et de leur expression tour à tour mythologique, personnelle, souvent érotique et surtout belle, tout en paraissant subtilement ironique.

François Boucher inspiré par Watteau comme Fragonard apparaît comme un des représentants les plus prestigieux de ce mouvement ou courant.

Peu exposé en France si ce n’est récemment de novembre 2019 à mars 2020 pour le réouverture du musée des Beaux-Arts de Besançon, il l’est pour la première fois en Allemagne particulièrement en Bade-Würtenberg. Peut-être un peu parce que la comtesse de Bade s’était comme madame de Pompadour beaucoup intéressée à l’œuvre de l’artiste français.

Quelques œuvres très connues ou à découvrir pour mise en appétit : 

François Boucher, Knieende junge Frau mit Kind, vor 1750, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

 

François Boucher, Kopfstudie einer jungen Frau von hinten, um 1740 © Sammlung Jean Bonna, Genf | Foto: Patrick Goetelen, Genf

 

François Boucher, Die Modistin (Der Morgen), 1746, Nationalmuseum Stockholm (Foto: Cecilia Heisser)

 

François Boucher, Madame de Pompadour, 1756, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Alte Pinakothek, München | Dauerleihgabe der Sammlung HypoVereinbank, Member of UniCredit

 

120 œuvres sont présentées. Elles proviennent de musées européens, de fonds privés parmi lesquelles des acquisitions dues notamment à la Margravine de Bade au XVIII° siècle. 

On n’y repèrera pas toutes les caractéristiques qui définiraient le mouvement. C’est au spectateur attentif de les découvrir.

Peut-être qu’identifier le « rococo » dans d’autres disciplines artistiques même humblement artisanales peut y aider. Sur ladite ou voulue telle, « plus belle place du Monde », la place Stanislas à Nancy, les grilles d’or de Jean Lamour, serrurier et ferronnier d’art, sont classées rococo.

Visite du musée durant la pandémie de Covid-19

L’entrée au musée est gratuite jusqu’à nouvel ordre.

Diverses dispositions ont été prises afin d’éviter la propagation du virus SARS-CoV-2 et de protéger le mieux possible les visiteurs et le personnel de la Kunsthalle d’une infection.

C’est pourquoi nous vous prions de respecter les consignes suivantes :

Si les auspices ne sont pas ultra favorables pour le moment, on souhaite que tout s’améliore et devienne serein après les fêtes.

 

 

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