De quelles couleurs politiques seront les listes ? Les préfets colorieront.
Grands commis de l’Etat, ils disposent de la palette, au moins dans les villes de plus de 9000 hbts selon les exigences de la circulaire du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner (le 2 décembre dernier).
Voici un extrait significatif de ce que le ministre demande ou ordonne aux préfets, en six pages.
«Vous attribuerez une nuance politique lors de l’enregistrement des candidatures, à chaque liste candidate ainsi qu’à chaque candidat de chaque liste, seulement dans les communes de 9000 habitants et plus, ainsi que dans les communes chefs-lieux d’arrondissement, quelle que soit leur population.»
A Strasbourg que nous choisissons comme « étude de cas », pour ce faire, on souhaite, bonne humeur et bon courage au préfet Jean-Luc Marx, rompu aux missions délicates comme celle de démêler les avantages et inconvénients de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) particulièrement délicate dans le cas de l’Alsace, soi-disant gagnée par un irrépressible « désir d’Alsace » et d’Union Sacrée.
Il pourra prendre ses distances peu avant les élections car ce Lorrain, né à Metz jouira de la retraite, librement dès le1° mars, donc 15 jours avant le 1° tour.
Un patchwork pour certains partis.
Ici il s’agit d’une nouvelle mission inattendue que la gauche traditionnelle comme la droite récusent , y voyant une manœuvre pro domo pour dissimuler les scores trop faibles de laREM, tels que toutes deux les envisagent ou souhaitent. A Strasbourg, il sera vraisemblablement difficile de « qualifier» très clairement sur l’échiquier politique tous les partis, l’exemple le plus difficile étant celui de la liste Fontanel et à une moindre échelle celle de J_P Vetter ( Les Républicains ) où on trouve aussi la centriste historique Pascale Jordant-Pfeiffer et son collègue J-P Maurer qui se sont indignés des scandaleux évènements de fin d’année. Apparemment ils ne sont pas encore en campagne mais c’est un début.
Plus loin,les extrêmes sur les deux bords seront plus faciles à « nommer » comme le seront les écologistes, encore plus clairement . Nous les reverrons.
En quelque sorte on assisterait à une reproduction de ce qu’on a appelé le tsunami de 2017 qui a perturbé profondément le paysage politique avec l’avènement de la République en Marche de Emmanuel Macron, l’effondrement du PS, la débâcle de la droite traditionnelle LR., le renforcement du parti de Marine Le Pen, les scores peu significatifs des écologistes…..
Certes non mais le suspens demeure même s’il le paysage municipal a lui aussi été profondément remodelé. La « résistance » à ce possible éclatement de la municipalité et sans doute sa survie est due à la sagesse du maire Roland Ries qui a su sans autre parti pris rappeler constamment à la seule prise en compte du contrat de gouvernance si l’on peut dire, auquel tous les élus de la majorité avaient souscrit et qu’en gros ils ont respecté.
Le « Local » n’est en rien la réplique du « National »
Deux idées reçues sont mystérieusement partagées bienqu’ erronées : l’Histoire se reproduirait et le même « air du temps » du macrocosme se répandrait lui aussi dans un espace plus réduit. En différé bien sûr, le temps que la diligence de Paris atteigne la province. Sûrement pas à notre avis….
Ci joint un lien pour les résultats de 2017……Prospectivez…..cela ne sert à rien de bien utilisable même pas pour les faiseurs de liste. Intéressant cependant.
Chez Alain Fontanel , le navire amiral (EM)semble se réduire sous la pression des bâtiments qui tiennent à naviguer de conserve ou qui y sont invités.
Des rumeurs souvent autorisées à nos oreilles, font état d’un projet de constitution d’une liste hétéroclite ratissant large. D’aucuns voient dans cette recherche d’alliés, l’expression d’un manque d’assurance du candidat a priori largement favori réunissant tous les paramètres objectifs les plus incontestables : jeune, fière allure sans recherche d’ostentation, sans casseroles, compétence par la formation (ENA) appliquée au terrain par deux mandats d’adjoint au maire dont le dernier comme premier adjoint…
Sur le plan de l’appartenance à un parti on sait qu’il a été socialiste mais qu’il a été avec un groupe d’élus un des premiers à rejoindre Macron bien avant sa victoire alors improbable. Comme tant d’autres de gauche, du centre et même de droite. Alors certains se demandent si ce n’était pas suffisant pour dépasser largement les 10% et ensuite refaire une liste assurant la victoire au second tour avec des données acquises et non des sondages. Mieux vaut assurer mais « qui trop embrasse mal étreint » pensent des marcheurs.
D’emblée le Modem y est « congénitalement associé » comme le seraient a posteriori les figures les plus émergentes du parti Radical Social Libéral ( nouvelle mouture) leur cheffe la jeune et ardente protégée de François Loos, Laurine Roux qui suit et participe depuis ( et même avant)la candidature de Fontanel dans ses réunions, les débats dont elle s’est inspirée en organisant des tables rondes de haute qualité comme celle sur « les féminicides » que nous avons suivie. Les figures du Modem mériteraient cpendant un coup de neuf , mais çà c’est une affaire interne. On y trouve des membres qui étaient encore »Kelleriens » bien après la création du Modem… des coucous en quelque sorte mais qui ne chantent pas. Et puis il y a les autres qui voleraient bien au secours de la victoire espérée…
Avec Agir certains EM fondateurs considèrent que le ver était dans le fruit dès la création de Renaissance pour les élections européennes. Paris et l’équipe des jeunes thuriféraires parisiens de Macron comme le très jeune Stéphane Séjourné par exemple ont élaboré une stratégie hâtive qui n’a pas payé. La raison préserve-t-elle Alain Fontanel d’adopter la même attitude avec des répliques locales de ces » petits technocrates » suffisants. On craint ici ou là qu’il soit trop tard sur ce plan.
Reste alors à élucider la « société civile » : c’est évidemment les quidam ou que les quidam responsables d‘autres quidam, en cascade….Enfin nous et vous et ceux qui nous représenteraient simplement parce qu’ils ont été choisis sans vous ni nous. Autant alors choisir avec Chantal Cutajar « les citoyens engagés » ce que nous sommes tous dès lors que nous votons.
La death line des 5% ou plus élégant, « l’ultime terme »
Evidemment c’est là qu’est le problème.Celui de la malédiction des minorités aurait dit dit l’abbé Pierre. Même avec 4,99% des voix des exprimés les Spitzenkandidaten n’ont plus la possibilité d’être intégrés sur une nouvelle liste de 2° tour et ne peuvent plus que s’engager derrière un candidat de substitution. Les plus rétifs au mercato des « postes », considèrent qu’un score faible ne ferait que confirmer qu’une adhésion au 1° tour n’aurait rien rapporté. D’autres soi-disant plus démocrates, ultra- démocrates, tiennent à ce que toutes les nuances se trouvent sur la palette des couleurs des préfets. Un arc-en-ciel » inégal » qui rendrait la moindre présence d’une infime teinte oubliée.
Une démocratie quasi individuelle : un régime impossible à inventer et surtout à organiser si ce n’est par un référendum permanent à tout propos ! Une quidamocratie? Non , respectueusement M. le Préfet appliquez vous avec les pinceaux adéquats.
Pour conclure cette approche tout de même superficielle, nous souhaitons faire remarquer que les réseaux sociaux sont assez modérés et que la presse régionale y contribue par un équilibre responsable sauf quand elle sort tout à coup de l’ombre avec 2 photos successives d’un inconnu qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a entendu les témoins du Noël tragique de l’an dernier et le représente ensuite comme possible candidat….On a bien le droit d’avoir des chouchous…la preuve.
Antoine Spohr
Il n’y a plus le feu, nous verrons bien volontiers tous les candidats et leurs amis qui voudraient nous accorder un entretien.
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