Site icon Eurolatio

Alain Fontanel se déclare candidat à Strasbourg. Un technocrate peut aussi avoir du cœur.

Par Antoine Spohr.

Technocrate froid, impassible, impénétrable, lointain, c’était l’image et la faille dans la cuirasse de l’homme jeune, élégant , brillant (ENA etc), très tôt plongé dans les dossiers les plus divers et même adoubé en quelque sorte par son mentor Roland Ries, maire de Strasbourg, (qui ne se représente pas), c’est ce regard là porté sur lui qu’il lui fallait corriger. Il faudrait une mauvaise foi ancrée   pour ne pas reconnaître que l’exercice est réussi. Fontanel a du coeur et ne peut le cacher.

Une histoire politique et politicienne ordinaire.

 Le jeune impétrant a gardé durant deux mandats une discrétion pudique, sans doute, par respect pour la présence tutélaire affirmée du maire PS qui ,d’emblée, l’a fait maire-adjoint dans les premiers rangs,.Peut-être, comme favori au départ, « A l’insu de son plein gré », Alain Fontanel apparaissait alors comme une révélation précoce et entendue comme dauphin pas au bon gré de tout le monde et surtout par un mastodonte, de la politique, PS pur sucre, combattant au front depuis toujours, 1°adjoint et référence incontournable : Robert Hermann.

Rétif, menaçant de conduire une liste dissidente, ce dernier avait obtenu, en guise de dédommagement de son renoncement, par l’intercession pacificatrice de « Paris » la promesse d’obtenir la présidence de l’Eurométropole de Strasbourg. Top là, marché conclu et victoire au bout sans sécession ! Ouf !

Tout va bien, le président de l’Eurométropole mène sa politique que « avec son accord » on pourrait qualifier de « révolution  prémacronicienne ». Oui, bien qu’il n’y soit pas contraint arithmétiquement, il a fait élire des présidents de commission ou vice-présidents non-socialistes et les a fait travailler. Exemplaire ! Prémonitoire même.

Pendant ce temps là, Ville et Métropole naviguent de conserve.

Mais une nouvelle échéance électorale après le raz de marée macronien, oblige à rebattre les cartes : PS et droite classique se sont effondrés; leurs électeurs se sont dispersés et on ne sait trop où ils sont. Les plus résistants restent en place, conservateurs immuables, d’autres, orphelins en errance, gonflent ici ou là des chapelles où se glissent nombre d ‘opportunistes en mal de «  poste » souvent et dont il faudra se méfier dans toute alliance électoraliste car il en est  avec eux comme  pour ces girouettes solubles dans le vent et qui peuvent être très nuisibles à terme à l’intérêt général. Ici un «  agir » réputé intelligent, là un « radical » avide de reconnaissance perdue, plus loin encore un écolo fatigué de scruter l’horizon…pollué.

Dans la mandature qui s’achève la majorité a éclaté avec la tentation macroniste mais le maire, sans infliger de sanction, a réussi habilement à maintenir le cap dans le respect du programme consenti au début du mandat. La raison l’a emporté.

Et maintenant Monsieur le candidat Fontanel ? « Inventons demain »

Le candidat en conférence de presse ( eurolatio)

Vous avez mille fois raison d’affirmer dans votre vaste discours de déclaration de candidature que « vous n’avez jamais pratiqué les attaques personnelles, les invectives ou les polémiques inutiles » ni tenu des propos haineux ajouterons nous. On le sait et les amateurs de sang sur les rings en sont pour leur frais. Il faut reconnaître qu’à Strasbourg les joutes oratoires peuvent êtres ardentes mais sans violences graves.

Vous procédez dans un ordre clair : en premier lieu rendre publique votre candidature pour tous les Strasbourgeois ( hier au Café Bâle) ; puis préciser et développer à l’intérieur de votre famille politique La République en Marche et enfin élargir en faisant appel à «  tous ceux qui font Strasbourg…. Pour constituer une équipe soudée….compétente et sincère qui rassemblera Strasbourg et lui ressemblera ….et non une addition de chapelles ». C’est dit

 

Vous aviez déjà commencé dans les 6 « Jeudi de Strasbourg» à aller au contact d’un public de citoyens libres intéressés par les sujets et les thèmes que vous proposiez . Si ce n’étaient pas des sujets présentés comme faisant partie de votre programme, ils montraient néanmoins ci et là vos préoccupations en déclinant des questions auxquelles vous laissiez les réponses à des experts invités et au public….Subtilement vous faisiez vos gammes qui ont précédé le concert très réussi de ce mardi. Il n’y fut pas question d’élections.

Dans un débat animé , eurolatio.

On notera encore quelques formules que vous aurez tout le temps de développer – nouveaux défis, initiatives citoyennes, génération climat, jardin de l’Europe, que l’humain reste au cœur de tout – Vos auditeurs d’hier vous ont entendu et vous attendent désormais.

Antoine Spohr

 

 

 

 

 

 

 

 

Quitter la version mobile