UNION EUROPÉENNE-MERCOSUR : deux marchés en commun?

Par Tristan Tottet

 

Le 28 juin 2019, après vingt ans de négociation entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur*(Mercado Común del Sur ou Mercosul)  un accord de libre-échange entre les deux continents a été conclu.

 

Capture d’écran 2019-10-05 à 18.40.46L’accord donne naissance à la plus vaste zone de libre-échange du globe, avec un quart du PIB de la planète, soit 18 000 milliards d’euros

.*Le Marché commun du Sud, couramment abrégé Mercosur ou Mercosul, est une communauté économique qui regroupe plusieurs pays de l’Amérique du Sud. Il est composé de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l’Uruguay et du Venezuela. Wikipédia

 

Avec l’application de l’accord, le Mercosur devient un partenaire incontournable pour l’UE. Une intensification des relations entre les deux espaces est à prévoir. Actuellement, l’UE exporte pour 42 milliards d’euros de biens et 22 milliards de services vers les pays du Mercosur.

L’application de l’accord de libre-échange va permettre l’ouverture des marchés publics, ainsi que l’abaissement des barrières tarifaires et non-tarifaires, véritable frein au développement, à la création d’emplois et donc à une croissance économique stable.

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Dans ce sens, une étude d’impact montre en 2011 que la conclusion d’un accord entre l’UE et le Mercosur marque une augmentation substantielle des exportations entre les deux entités : +10% dans le sens UE-Mercosur, et +3 à 4% dans le sens Mercosur-UE. Concrètement, en milliard d’euros d’exportation vers le Mercosur représente 14 000 emplois créés au sein de l’UE.

 

Des règles cependant

Même pas peur si ce n’est du boeuf?

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Néanmoins, la conclusion de l’accord n’est pas la porte ouverte à l’importation et l’exportation sauvage, sans règles, normes et contrôles entre nos deux continents.

Les normes et les standards européens demeurent la référence internationale et s’imposent aux produits du Mercosur et s’ancrent au niveau mondial.

Cette volonté d’être une référence mondiale se trouve dans la composition même de l’’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. Il relève des accords dits de « nouvelle génération ». En plus des baisses douanières significatives à l’importation et à l’exportation, l’accord comporte des chapitres sur la protection des appellations d’origines contrôlées, l’ouverture réciproque des marchés publics ou encore une harmonisation des biens immatériels comme les droits d’auteurs.

Dans ce sens, l’accord impose l’application de standards très élevés dans le domaine du travail, de l’environnement et du climat.

Les parties intéressées s’engagent à appliquer l’Accord de Paris. 

Les enjeux actuels de l’accord entre l’UE et le Mercosur sont bien plus grands que la question d’une règlementation commerciale entre des pays, deux organisations régionales. Sur le plan environnemental, l’accord prévoit un contrôle des engagements, une clause de sauvegarde permet de suspendre l’application en cas de violation.

 

Un vrai marché commun?

Pour permettre aux pays d’acquérir les moyens de production d’énergie, de mobilité et de production durable, les échanges de biens et de services sont indispensables. Dans le même sens, la mise en place de la libre-circulation des biens, des capitaux et des services permet de mobiliser tous les acteurs en vue de financer la transition écologique nécessaire.

La ratification et la mise en place de l’accord permet aussi de relancer d’une part le processus d’intégration économique et régionale de l’Amérique latine et en même temps permet au continent européen de promouvoir son modèle de développement face à l’isolationnisme et au protectionnisme américain et chinois.

Tristan Tottet

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