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Erasmus : la Renaissance d’une Europe des valeurs par le savoir partagé

Par Amaury Grosrenaud

Le programme doit son nom à l’illustre Erasme dit de Rotterdam (1467-1536), moine, auteur humaniste et théologien néerlandais du XVIème siècle qui parcourut toute l’Europe de 1493 jusqu’à sa mort en 1536 et entretint une correspondance suivie avec un grand nombre d’ savants et puissants de son temps.

Holbein – Erasme

C’est d’abord un « plan de mobilité » qui a été créé en 1987. Le programme initial regroupait le -« programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie »- et le -« programme jeunesse en action ».

A partir du 1er janvier 2014 le programme Erasmus+ vient remplacer les différents programmes préexistants, procédant à une clarification du système. Quelques modifications sont apportées au système antérieur. Les modalités sont plus variées et plus avantageuses. Il demeure ouvert aux étudiants de l’enseignement supérieur, mais l’est également aux stages, pour une durée cumulée (étude et stage) de 12 mois maximum par cycle.

Une gestation laborieuse

François Mitterrand s’était fait porteur du programme dès 1986. Le Conseil Européen avait déjà institué depuis 1984 un comité de réflexion ayant pour mission de formuler des propositions en matière d’enseignement – puisque le programme Erasmus s’adresse à tous les membres. Il mettra donc en avant l’idée d’une coopération universitaire au niveau communautaire (c’est-à-dire au niveau de la Communauté économique européenne instituée par le Traité de Rome de 1957. (L’Union européenne n’apparaît que plus tard avec le Traité de Maastricht de 1992). Le programme tend alors à promouvoir la pratique de plusieurs langues au travers d’études réalisées à l’étranger. C’est le Conseil de Milan qui, en 1985 valide ce premier projet Erasmus.

La durée des études suivies au sein d’un autre établissement scolaire européen est fixée à une durée de 3 et 12 mois maximum. Ce sont initialement 11 pays qui sont ouverts aux échanges : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni. Ce nombre de pays participants a considérablement augmenté, puisqu’aujourd’hui ce sont les 28 Etats membres de l’Union européenne, mais en plus les membres de l’EEE (Espace économique européen), de l’AELE (Association européenne de libre-échange) ainsi que la Turquie et la Macédoine depuis 2014.

Mon témoignage pour des candidats

Amaury Grosrenaud – Rassemblement en faveur de l’Europe et ses valeurs, Varsovie

Toute la magie de la CEE et aujourd’hui de l’Union européenne est notamment de promouvoir le principe de liberté de circulation. Ainsi par l’intermédiaire du programme Erasmus les étudiants peuvent intégrer une université d’accueil étrangère sans avoir à s’acquitter de droits d’inscription dans celle-ci, puisqu’ils y procèdent à partir de l’université d’origine. Les études ainsi effectuées et les résultats d’examen sont transposés par l’université d’envoi, qui émet un diplôme par équivalence. C’est donc un processus complexe, aussi ne faut-il pas s’effrayer des formalités administratives nombreuses et fastidieuses à réaliser; votre université vous épaulera. On remarquera que le programme Renaissance comme d’autres peut-être, présentés pour les élections européennes par LREM, MODEM et AGIR recherchent d’ailleurs à « faciliter la reconnaissance des connaissances et savoir-faire acquis à l’étranger ». La seule vraie contrainte qui repose sur les étudiants est celle de choisir leurs matières et de les inscrire dans un contrat pédagogique que l’université d’envoi doit approuver.

En route !

Pour faciliter le départ des étudiants, diverses aides leur sont versées. C’est d’abord une
« bourse Erasmus » attribuée à tous les étudiants et dont le montant varie selon le pays d’accueil. Les élèves déjà boursiers bénéficient eux d’une « aide à la mobilité » supplémentaire ; au même titre que les élèves dont les résultats sont très favorables, qui bénéficient d’une bourse d’excellence. Les Régions restent libres d’accorder des aides additionnelles.

Elles sont rendues possibles par l’accroissement important du budget Erasmus consenti par la Commission européenne (+20% en 2017). Le programme Renaissance, propose un triplement de ce budget « en particulier en faveur des plus modestes ».

En 2016 ce sont ainsi 303 880 étudiants qui franchissent le pas et s’engagent dans ce qui sera sans doute une belle aventure dans leur vie ; parmi eux on compte 40 910 français. Emmanuel Macron au travers du programme de la liste Renaissance (LREM, MoDem, Mouvement radical et Agir) pour élections européennes cherchent à « renforcer l’identité européenne » et se proposent d’atteindre l’objectif de 200 000 Français effectuant au cours de leur cursus au moins un semestre à l’étranger, d’ici 2022.

Mais Erasmus c’est bien davantage que quelques lignes de chiffres. Ce sont avant tout des étudiants formant toute une communauté qui « VIT » l’Europe.

J’ai eu la chance d’y participer, de partir et de découvrir Varsovie (Pologne). « Quelle est cette chaleur dans mon cœur ? Quelle erreur ai-je faite! » écrivais-je le lendemain de mon arrivée en Pologne.

On (chaque étudiant ERASMUS) en est là, en terre inconnue, dans un pays dont on ne parle pas forcément la langue, sans connaissance, sans repères. C’est tout d’abord effrayant puis cela nous force à nous dépasser très vite. On y apprend les rudiments d’une langue, à se faire comprendre avec des gestes, à dire merci d’un sourire, on apprend à vivre autrement, en pensant plus avec son cœur.

Lorsque l’on débat des valeurs européennes et que l’on milite trop souvent pour le repli national, Erasmus se dresse à l’opposé comme un rempart contre à l’obscurantisme et les préjugés. Il s’agit bien de l’un des marqueurs de la réussite du projet européen. C’est tout l’art du vivre ensemble et du partage des idées que l’on y apprend et plus encore….

N’hésitez pas……

Note qui vient de me parvenir.

Campus France donne les chiffres pour l’Alsace, l’an dernier : 1379 Alsaciens ont participé à un échange Erasmus, principalement en Allemagne , Espagne, Royaume-Uni et Suède…

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