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ADEUS:du concret, rien que du concret pour un espace « transfrontalier » Strasbourg – Karlsruhe.

Le paradis du Rhin Supérieur est pavé de belles intentions au point de se vouloir l’Eden au cœur de l’Europe. Qu’on ne voie pas dans ADEUS une référence latine dans une déclinaison mal retenue car il s’agit tout bonnement de l’Agence de Développement et d’Urbanisme de l’Agglomération Strasbourgeoise….avec des ambitions élargies.

« Quels enjeux et projets pour un espace métropolitain transfrontalier Strasbourg-Karlsruhe et ses eurodistricts ? ».

 

Le 22 janvier, un mois après la signature du Traité d’Aix-la-Chapelle, 56 ans jour pour jour après le Traité de l’Elysée ( Charles de Gaulle et Konrad Adenauer) un nouveau traité vient l’approfondir sous l’appellation de  « Traité sur la coopération et l’intégration franco-allemandes » . On parle bien d’intégration. Et cela pourrait commencer par ce « territoire moteur » qu’évoquent les organisateurs de cette conférence/action à Strasbourg.

Si, par le passé, les rapprochements, les fusions, les fédérations, les intégrations, les Etats-Nations ont toujours été produits par des conquêtes, achats et annexions ou moins violemment par des mariages princiers et autres arrangements sur fond de rapports dominants-dominés, ici on croit à la volonté des peuples, l’exemplarité et la raison non sans qu’un leadership consenti n’orchestre les différentes étapes dans l’harmonie souhaitée.

Pour atteindre l’objectif final ( une Europe puissante, protectrice dans un Monde en grande mutation) certains passages de la partition sont difficiles à jouer.

Les déclarations de AKK ( retenons l’acronyme et prononçons le avec une mine confite) contre le siège du PE à Strasbourg ne sont pas à prendre au tragique : elles n’émanent que d’une jeune cheffe de parti qui n’a pas encore succédé à Angela et qui vient tout de même de démontrer son incompétence historico-juridique. A-t-elle eu connaissance du traité signé par son pays sous un gouvernement conduit par sa tutrice, il y a à peine plus d’un mois ? Allez ,AKK fouilla ! Difficile aussi de taire cette bourde!

 Le cadre européen bien sûr

Patrick Roger

 Pour l’incontournable discours de bienvenue de l’hôte, en l’absence du maire Roland Ries, du premier adjoint Alain Fontanel et même de la très européenne adjointe aux affaires internationales Nawel Rafik-Elmrini, c’est un conseiller métropolitain Patrick Roger qui s’y est collé. Pas de sournoise bouderie donc dans la municipalité comme certains ont osé le supputer mais le choix d’un excellent remplaçant parfaitement germanophone et européen germanophile et enthousiaste. A preuve cette conclusion en langue de Goethe, à la suite d’une supplique en faveur de la construction européenne citoyenne ( für jede Bürgerin und jeden Bürger):

« Ja, dafür setze ich mich ein

 Ja, wir schaffen das

   Ja, immer nach vorne mit jedem Pojekt

   Ja, zu einem gemeinsamen konkreten Europa

   Ja, zu Europa »

Fermez le ban ! Les non- germanophones devineront ou peuvent utiliser le traducteur de notre site.

D’emblée l’orateur avait élargi l’espace que requérait l’idée de cette rencontre quasiment fraternelle pour un embryon d’Europe exemplaire, expérimental même.

On passe rapidement au travail de la journée que présente Anne Pons, Directrice Générale de l’ADEUS.

 Anne Pons

  La journée se jouera en 5 actes

Que l’on y voie pas malice et allusion facile, mais la pièce est parfaitement mise en scène avec en un premier acte une « plénière d’ouverture » avec près de 400 auditeurs dans la salle.

Après des exposés introductifs d’experts définissant les concepts (régions métropolitaines en Allemagne, les défis, par Gerd Hager- la coopération en France en régions frontalières par Jean Peyrony- les enjeux dans l’espace Strasbourg-Karlsruhe par Anne Pons) , ces concepts ont été débattus par huit intervenants (photo) dirigés par Olivier Mirguet, un journaliste parfaitement bilingue et superbement informé, (espèce rare, à protéger). Nous reviendrons sur les contenus et les « qualités » des débatteurs quand l’ADEUS les aura mis en ligne. Nous les relayerons volontiers.

Le premier groupe d’intervenants. Le maire de Karlsruhe est le plus abondamment chevelu!

Mais d’ores et déjà on sait que la rencontre a été imaginée et organisée avec une connivence exceptionnelle, à la suite de l’épisode d’Aix la Chapelle, entre Robert Herrmann le président de l’Eurométropole de Strasbourg, maître de céans et une autre figure de proue pour le vaisseau en construction, le très remarquable maire de Karlsruhe Frank Mentrup dont les propos spontanés, amusés, naturels ont conquis le public tant ils sont pertinents, simplement. En quelques mots, les voici en substance :

« C’est bien beau tout ce qu’on fait ici ou là, pour ou en transfrontalier, eurodistricts, associations multiples en tout genre et en tout lieu à tout moment Mais sans coordination pour être efficace. Il faut absolument être KONKRET, opérationnel , au plus près des gens….. » Applaudissements nourris dans la salle pour cet homme jeune, affable, souriant, direct et ferme. On sait que son homologue strasbourgeois est du même tonneau : cela devrait donner un bon cru.

 

Trois actes décentralisés ou ateliers thématiques dans des salles du PMC

 

Même avec un don d’ubiquité et des enregistrements sophistiqués nous ne saurions rendre compte du travail accompli dans ces laboratoires. Nous savons cependant qu’il fut fructueux et accompli dans une ambiance amicale et studieuse.

Le deuxième groupe pour la synthèse

Dès lors ne restait plus qu’à en tirer la substantifique moelle ce que firent les rapporteurs des trois ateliers. Ce fut fait en «  plénière de clôture » dans l’auditorium du départ. Le public s’était très peu évaporé après sa dislocation dans les ateliers. C’est dire que le programme a intéressé ; que les intervenants ont été pédagogues pertinents ; que l’organisation n’a connu aucun couac et surtout que l’ambiance a été très agréable.

Le président Robert Herrmann a pu montrer  dans sa conclusion qu’il était content du succès prometteur de cette manifestation/événement qui vient à point, à quelques semaines des élections européennes. L’expérience devrait être érigée en exemple de perspectives concrètes dans une région au cœur du coeur de l’Europe, drainée par cette artère fécondante qu’est le Rhin.

Le président et le journaliste Olivier Mirguet.

Nous aurons sans doute la possibilité de relayer des parutions de l’ADEUS à la suite de cette journée et surtout de présenter des cartes thématiques superbes qui ont  illustré  des thèmes traités.

Une petite remarque innocente: le Rhin n’apparaît pas toujours assez clairement. Implicite? Evidemment. Ne peut-on pas parler du « bassin hydrographique » qui inclut les affluents des deux rives? On trouve des cartes mais…. côté allemand avec les affluents de rive droite  et ceux de la rive droite côté français…

Antoine Spohr

 

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