Par Antoine Spohr
Tous les Strasbourgeois ne connaissent pas encore ce petit phénomène à bouille ronde et joviale. Pourtant, nombreux sont ceux qui ont déjà confié, doléances, espérances et souhaits sur leur outil internet (portable, tablette ou ordinateur), à ce petit personnage plutôt rassurant, attentif et impartial.
Pierre Loeb ravi .
Le pari « quitte ou double » a été tenu : les 50 000 contributions ont été atteintes dans le délais que les « géniteurs » s’étaient eux-mêmes imposés, de l’automne 2017 à celui de 2018. Tommy a grandi et désormais il est tangible physiquement , pas charnellement bien sûr car on ne devrait pas être tenté ni de le caresser ni de le réprimander dans cette version certes insensible mais précieuse. Donc « pas touche », si ce n’est évidemment avec délicatesse pour appuyer sur le petit bouton de connexion.
De l’idée audacieuse, un peu folle, à une réalité.
Il n’aura fallu que quelques mois de réflexions et de rencontres informelles, libres, amicales, chahuteuses et désordonnées parfois pour ces « jeunes », tous un peu, agités de la matière grise, qui voulaient faire quelque chose pour participer à la vie de la ville et de l’Eurométropole qu’ils aiment. De là est née l’ association « Vision Strasbourg »( visionstrasbourg.org), animée par une sorte de volonté d’entendre les citoyens et de répertorier leurs desiderata, rappelant les cahiers de doléances de 1788.
Une partie du groupe « fondateur » en novembre 2017
Mais comment faire ? Et l’idée Tommy s’est incrustée dans toutes ces belles cervelles qui se sont mises à phosphorer de plus belle. Ils étaient une petite dizaine de fondateurs de formations diverses (du soft des socio-politiques, économistes, juristes, au hard des indispensables informaticiens) La moyenne d’âge était alors en dessous de trente ans sauf pour deux accompagnateurs bien plus avancés en âge, intrigués et séduits par cet indomptable audace.
On trouvera tous les détails sur ( visionstrasbourg.org) le site de l’Association et de la bande de Pierre Loeb, le président qui avec les copains a vaguement imaginé d’abord, puis « conçu » et porté Tommy sur les fonds baptismaux ensuite. Le petit bonhomme fruit de l’utilisation de l’Intelligence Artificielle par des professionnels de l’informatique, assistés et soutenus par des « potes » et « potesses » d’autres disciplines, dans une ambiance fraternelle, joyeuse et active.
Ils ont fait des émules par centaines aujourd’hui et des milliers demain, ambassadeurs ( 60), militants ou simples adhérents (600) et d’innombrables sympathisants.
Le point en fin de première année.
Un an plus tard….un groupe de la » garde rapprochée » et au fond le plasticien réalisateur Thierry Raynaud
Lors de la cérémonie officielle de lancement au Rhenus Sport le 17 novembre 2017 on avait vu un large public, intrigué et parfois suspicieux ou sceptique. Pensez :« un robot » intelligent ! » et voilà on y est. Un peu plus d’un an plus tard Tommy a pris forme matérielle et s’est déjà multiplié. En plus des 50.000 contributions escomptées (interactions, idées et problèmes) l’opération Tommy, car il faut bien parler en termes de stratégie, a vu une soixantaine de partenaires, entreprises et acteurs économiques s’ y joindre grâce à un travail assidu des bénévoles en 238 réunions, rencontres et actions de terrain ( sérieusement comptabilisées). A propos de ses acolytes de tous genres et rangs, Pierre Loeb parle du « développement d’une expérience de démocratie participative unique en Europe sur la seule force de l’engagement, du bénévolat et de la bienveillance permanente ». Pour avoir été témoins privilégiés de certaines séquences, nous pouvons y ajouter « dans une ambiance studieuse libre, souvent joyeuse et fraternelle ».
Et voilà la boîte à idées numérique, un chatbot/Intelligence Artificielle, orchestré et exécuté par la société civile, des citoyens pour des citoyens, sans parti ni collectivité mais à terme, aussi au service des élus et des territoires. On apprend à présent que le chiffre « auto-fixé » est largement dépassé : on est à plus de 65 000 contributions et cela se fête et se proclame.
Le Dîner de Gala de Vision Strasbourg
La belle animatrice Mylène Debord dans de très beaux atours et, assis face à la salle , le trésorier Thomas Chapoutier.
C’est l’Hôtel des Postes qui a abrité cette fête/cérémonie le 20 décembre , en quelque sorte en exclusivité en avant-première de la biennale d’art contemporain de Strasbourg qui s’est ouverte le surlendemain. A ne pas manquer….on y remarquera particulièrement des œuvres de Jacques Lamotte qu’on aura pu contempler à loisir au cours du dîner.
Il y eut donc une partie artistique non seulement dans cet écrin exceptionnel mais aussi une animation musicale avec tout au long de la soirée par des artistes étonnants et prometteurs (hors Bo Johson largement confirmée) comme Nawelle K, Justin Mast….Une tombola généreuse en œuvre d’art diverses mais surtout des lithographies de Tomy Ungerer, offertes par le collectionneur Robert Walter.
Bo Johnson……………………………………………….Nawelle K
…..Justin Mast
Mais l’événement majeur était évidemment la présentation du ROBOT et de 9 de ses doubles, sans compter Pierre Loeb et les copines et copains, en adhésion fusionnelle communicative mais sans mimétisme quand même, malgré une longue gestation compliquée.
Evidemment le « tout Strasbourg » était largement représenté, adhérents ou ostensiblement sympathisants, officiels comme Robert Herrmann président de l’Eurométropole et Alain Fontanel 1° adjoint au maire et d’autres adjointes comme Mmes Navel Rafik Elmrini ou Chantal Cutajar. Mais aussi des représentants du monde culturel et surtout des acteurs économiques, souvent de poids. Tous ont pu toucher, soupeser, ausculter les premiers Tommy’s numérotés mais encore « inanimés ». Le souffle leur sera donné par l’implantation de l’intelligence…artificielle, sans tarder.
Alain Fontanel, Robert Herrmann et Pierre Loeb
Et demain ? Encore de l’audace et de l’ambition.
Sans faire d’amalgame avec la conjoncture politique troublante que nous vivons, on peut néanmoins imaginer toute la portée qu’aurait pu avoir le concept « Tommy » au service d’une démocratie participative de premier stade. Il devrait aller sans dire que de la base au sommet existent dans nos démocraties des relais institutionnels : maires , conseillers territoriaux ou généraux, députés et sénateurs, syndicats, monde associatif….Mais toutes ces strates ont-elles, elles-mêmes la connaissance immédiate des problèmes ou des desiderata de leurs administrés ? Tommy, le plus paisible des relais a été conçu avant les « gilets jaunes » mais a nécessité beaucoup de réflexion et d’intelligence fût-elle, à terme,artificielle.
Pierre Loeb considère que « l’expérience vécue ici est l’une des clés capable de répondre aux enjeux sociétaux de demain et d’aujourd’hui avant tout. » et plus ambitieux encore « quelle belle opportunité d’innover, ici, à Strasbourg la capitale de l’Europe, berceau de la démocratie européenne et de développer notre outil sur tous les territoires ! » Fermons le ban mais nous ne pouvons cacher notre admiration pour cet homme jeune , brillant et modeste et pour sa « bande magnifique ».
Les deux étapes 2019 vous seront présentées à la suite (les résultats de l’enquête classés autour de 11 thèmes et …rayonner).
Antoine Spohr
En attendant voici un porte-folio du gala.
Vrac inexploité dans l’article.
Catégories :Bons plans, Locale
J’ai voire 3 adresses facebook sans doute en raison de mauvaises manipulations Pour voir les photos aller sur
https://eurolatio.org/2019/01/06/tommy-une-annee-et-pari-tenu-il-est-la-et-se-repand-dans-toute-la-ville/
Pas de commentaire. Juste siffler d’admiration, ne pas être étonné de la réussite de Pierre Loeb, dont la première est d’avoir su réunir une fabuleuse équipe, applaudir une initiative VRAIMENT citoyenne et se dire que VRAIMENT (bis….) tout n’est pas pourri dans ce royaume de France. Voilà une information qui rend heureux: janvier en a besoin. Nous aussi… Bravo à Eurolatio pour cet enthousiaste article… Jean Louis de Valmigère