par Alain Howiller
Le soleil percera-t-il la brume?
Dans le brouillard d’automne qui peine à s’installer , une majorité d’Alsaciens devrait apprécier que le soleil déchire la brume : il s’agit d’une part des 83% d’Alsaciens qui ,selon un sondage de l’IFOP, souhaitent que l’Alsace retrouve un cadre institutionnel et de l’ensemble des Alsaciens qui suivent avec attention, l’évolution de l’économie régionale.
Il s’agit d’autre part pour les chefs d’entreprise de constater que, après un ralentissement en début d’année, la reprise s’est invitée depuis l’été . Pourtant malgré des pertes d’effectifs constatées dans l’industrie (-0,2% sur un an) et un chômage en progrès au 3ème trimestre par rapport aux trois mois précédents de 0,2 % dans le Bas Rhin et de 1,4 % dans le Haut Rhin, les derniers chiffres que « Pôle Emploi » vient juste de publier, font état d’un recul du chômage sur un an , de 3,9 % dans le Bas-Rhin et de 2,9 % dans le Haut-Rhin. Nouveau cadre institutionnel et reprise d’activité sont les heureuses surprises de cet automne!
Les chiffres sont encourageants
Le dernier bulletin de conjoncture publié par la Direction régionale (Strasbourg) de la Banque de France estime à propos de l’industrie : « Carnets de commandes bien étoffés. Relance de l’activité annoncée à court terme. » Le bulletin relève encore: « Dans les services marchands,progression de la demande et des prestations en septembre et pour les prochaines semaines ». Les effectifs ont, quant à eux progressé de 1,6% en Alsace (+1,6 % dans le Bas-Rhin, +1,2% dans le Haut-Rhin pour +0,3 % en Champagne-Ardenne et + O,5 % en Lorraine d’après les données publiées par l’Union de Recouvrement pour la Sécurité Sociale et les Allocations Familiales-URSAF ».
L’Alsace retrouve une identité et… Macron en Alsace!
Toute fraiche Ministre de la Cohésion des Territoires (titre qu’elle a acquis lors du remaniement ministériel ) Jacqueline Gourault assume auprès des élus ce Vendredi 25 Octobre une première information sur la future collectivité unique composée ,selon elle, des « deux départements du Rhin et qui aura des compétences particulières dues au « transfrontalier » notamment et à l’identité rhénane. « Des négociations auront lieu entre les départements, la Région dont le président, Jean Rottner se réjouit de l’avancée sur le statut de l’Alsace au sein du Grand Est , le gouvernement et voire le Parlement »
Si des compétences reconnues en matière transfrontalière (rapports avec l’Allemagne et la Suisse) ou d’identité alsacienne rhénane (le bilinguisme au premier chef) seront bien accueillies , les débats sur les responsabilités de la nouvelle collectivité dans le domaine du tourisme ,de l’économie ,de l’écologie risquent d’alimenter des controverses.
Après ce premier contact avec les élus, le Premier Ministre Edouard Philippe puis le Président de la République qui le 4 Novembre sera à Strasbourg avec le Président allemand pour commémorer le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre Mondiale, seront amenés à préciser le contours des nouvelles dispositions dont bénéficiera l’Alsace.
Elles exigeront des négociations sans doutes difficiles tant les Alsaciens ont le chic de se diviser (!) et le résultat obtenu sera ausculté par les autres composantes du Grand Est qui voudront bénéficier des éventuels avantages alsaciens et par d’autres régions auxquelles François Hollande avait également forcé la main au moment de lancer la réforme territoriale. C’est peut être ici ,dans le Grand Est, que naîtra cette « France Girondine » qu’Emmanuel Macron avait évoquée lors de la campagne présidentielle!
Une conjoncture qui se redresse!
Alors que au niveau national,on note un tassement et une révision à la baisse des prévisions pour 2018 (entre 1,6 et 1,7 % de taux de croissance contre 2 % initialement prévus et 2,2 % atteints en 2017,alors que les taux pour cette année sont de 1,9 % en Allemagne contre 2,2 % prévus initialement), la Banque de France reste relativement optimiste pour le Grand Est, optimisme qui, aux yeux des observateurs avisés ,vaut tout particulièrement pour l’Alsace.
La banque relève pour le Grand Est des carnets convenablement garnis et des prévisions positives dans l’industrie (recrutements attendus),dans le secteur de la fabrication de denrées alimentaires et de boissons ; dans la « rubrique » équipements électriques , électroniques , informatiques et autres machines, la banque relève qu’on recrute ; bonne activité dans l’industrie automobile, dans les services marchands (on recrute) ,dans le bâtiment (on recrute aussi).
Les perspectives sont moins optimistes (tassement des effectifs) même si les carnets de commande sont favorables comme les perspectives de production qui le sont aussi à court terme dans ce que la note de conjoncture appelle « autres industries »: produits chimiques et pharmaceutiques , produits en caoutchouc ou en plastiques, métallurgie et produit métallurgiques, secteurs bois, imprimerie, papier, textile, habillement ,cuir ,chaussures .
Sur le plan de l’emploi ,un constat s’impose selon l’URSAF : les Contrats à Durée Indéterminée (CDI) progressent plus vite que les Contrats à Durée Déterminée (CDD) et dans un certain nombre de secteurs, on éprouve des difficultés pour recruter une main d’oeuvre qualifiée!
Le Grand Est et l’Alsace tout particulièrement sont entrés dans une période où les négociations pour la mise en place du nouveau cadre institutionnel alsacien jouera un rôle déterminant qui n’exclut pas des turbulences.
Après l’échec du referendum sur la fusion du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, la définition de la « nouvelle collectivité unique » fera-t-elle recette, cette fois. Les élus et responsables alsaciens sauront-ils se retrouver pour aboutir?
Le « mieux est l’ennemi du bien » dit un vieux dicton: les électeurs sauront se le rappeler au moment opportun!
Alain Howiller
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