par Antoine Spohr
Un moment de recours à des valeurs transcendantes universelles comme celles de l’ esprit ,de l’ idéal, de l’âme, ( le feu sacré), autant de mots un peu oubliés dans le débats des sessions de l’Assemblée Parlementaire du CoE (APCE) plus préoccupée par des sujets plus immanents de droit, de justice, de politique générale ( démocratie). Rien de plus normal car c’est là l’objet même l’Institution.
In memoriam
Chaque année cependant, depuis 2013 est remis à Strasbourg le prix Vaclav Havel qui célèbre à la fois l’intellectuel, écrivain, dramaturge remarquable qui pour ses idées, ses écrits et plus tard son action politique concrète a connu les prisons tchécoslovaques.
Il est devenu sans l’avoir voulu , le président de son pays à la suite d’une « révolution de velours » en décembre 1989 puis après la séparation des deux composantes de sa patrie, il a été réélu président de la république tchèque en 1993 et ce jusqu’en 2003..
Sous sa présidence puis sous son impulsion, la république tchèque est devenue dès 1993 membre du Conseil de l’Europe et en 2004 elle a été accueillie dans l’Union Européenne.
Le buste de cet homme exceptionnellement attachant, est exposé avec ceux des pères fondateurs et de grands serviteurs de la cause européenne dans une sorte de coursive circulaire qui distribue les salles de réunion. Ils y cernent l’hémicycle, comme des vestales surveillant le feu sacré de l’idéal européen.
Des candidats chaque année aussi méritants et un(e) élu(e).
Deux des trois finalistes n’ont pu être présents avec une excuse tragique: ils sont incarcérés pour leur défense ouverte et acharnée des droits de l’homme.
Lauréat : Oyub Titiev, tchéchène, défenseur des droits de l’homme et accusateur pertinent des autorités locales dont il dénonce les abus en sa qualité de chef du bureau de Grozny du Mémorial des Droits de l’Homme. Un collègue présent M. A.Cherkasov, a remercié l’APCE en son nom tout en faisant part de ses propres « difficultés » qui lui sont infligées pour les mêmes causes et qui lui font craindre les mêmes effets.
Le deuxième Nabeel Rajad finaliste jeté en prison depuis 2016 au Bahreïn, co-fondateur et président du Centre Bahreïnite pour les Droits de l’Homme où il agit efficacement au péril de sa vie.
La courageuse cubaine et le fils du prisonnier Rajad
Enfin, présente cette fois, une jeune Cubaine, Rosa Maria Paya, militante pour la démocratie et le Droits de l’Homme a lancé une initiative citoyenne « Cuba Decides ». De plus elle est présidente du réseau latino-américain de la jeunesse pour la démocratie.
Les deux « accessits » primés ont été gratifiés d’un diplôme.
Au lieu d’Europe, tous acteurs cérémonie
La ville de Strasbourg comme chaque année a tenu à s’associer au Conseil de l’Europe pour rendre hommage aux trois lauréats, en sa qualité de capitale européenne de la démocratie célébrée en cette circonstance.
Evidemment il appartenait à la maire-adjointe en charge des affaires européennes et internationales, Mme Nawel Rafik Elmrini de prononcer le discours de félicitations en y présentant les trois élus et leurs représentants. Elle en a profité pour y rappeler la nécessité de l’attachement primordial à la Démocratie et aux Droits de l’Homme bafoués dans de nombreuses parties de la planète et mis sournoisement en péril dans de nombreux états dits développés et démocratiques dans leurs institutions ou prétentions du moins.
Elle a pu comme l’assistance nombreuse à la cérémonie, échanger sereinement avec les primés , au « Lieu d’Europe » une fois de plus trop exigu pour de telles manifestations.
Les « emprisonnés » étaient représentés par le fils et son épouse pour Nabeel Rajad et par un ami de Grozny pour Oyub Titiev. La jeune femme cubaine était joliment libre ce qui laisse espérer que le régime cubain dictatorial s’émousse progressivement. Si seulement…
A
Mais au Palais de l’Europe un nouveau débat très attendu a été lancé avec pour titre « le processus décisionnel de l’Assemblée parlementaire concernant les pouvoirs et le vote » . Nous en rendrons compte très prochainement.L’atmosphère était moins sereine et agitée par un souffle plus discordant… venant sans doute de l’Est.
Antoine Spohr
Catégories :Conseil de l'Europe, Européenne