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Sport et Europe: un duo bien imbriqué

Par Laura Waibel

Le sport, l’Europe… Deux concepts ou sujets en apparence tellement éloignés l’un de l’autre qu’on en oublie qu’ils sont intimement liés comme en témoignent par exemple la Champions League, l’Europa League et bien d’autres organisations.

Oui, ces compétitions européennes concernent seulement les pays membres de l’Union Européenne, du Conseil de l’Europe ou situés sur le continent européen. Ce sont les États membres de ces Institutions Européennes qui déterminent entre eux, les lieux de la compétition, les normes comme par rapport au dopage ou encore les poules de qualifications permettant d’y participer… Le sport et l’Europe sont deux concepts bien soudés.

Au tableau final des JO de 2016 à Rio, on compte 5 pays européens dans les 10 premiers, la France est septième.

 Un peu d’histoire…d’ Olympie à la planète entière.

 

 On sait que le (re)fondateur des Jeux Olympiques Modernes est un français, Pierre de Coubertin (1863-1937)(photo), un historien-pédagogue français, a en effet fondé il y a plus de 120 ans de cela, en 1894, les Jeux Olympiques Modernes ou plutôt il les a rénovés pour en faire les Jeux que nous connaissons actuellement. Oui, l’une des compétitions sportives les plus médiatisées du Monde est née en Europe, en Grèce antique (776 av JC ) et a été ressuscitée en France.

Le discobole ( antique)

 

 

Déjà dans les années 60, le Conseil de l’Europe (l’Europe des 47 : CoE)) essayait de mettre en place des politiques sportives concernant la lutte contre le dopage. En 1985, à la suite de la tragédie du Stade du Heysel à Bruxelles des mesures sont mises en place contre la violence et les débordements de spectateurs lors des rencontres sportives. Bref rappel: le 29 mai 1985, lors d’une finale de la Coupe d’Europe des clubs champions, Liverpool affronte la Juventus de Turin. À la suite de problèmes de billetterie, des supporters italiens se retrouvent proches des supporters (ou hooligans) anglais. La tension monte et les Anglais envahissent la tribune adverse. Des grilles et un mur s’effondrent : le bilan est dramatique puisqu’on a dénombré 39 morts et plus de 400 blessés. Désormais la plupart des stades disposent d’une tribune dédiée aux supporters adverses, entourée de murets et de grillages.

Malgré cela, il faut attendre le traité d’Amsterdam en 1997 pour que des politiques sportives soient adaptées en respect de la considération partagée suivante : « l’importance sociale du sport et en particulier son rôle de ferment de l’identité et de trait d’union entre les hommes« . En 2007, lors du traité de Lisbonne, les États membres établissent une base juridique spécifique pour le sport (lutte anti-dopage, normes…) . Le sport devient une compétence d’appui pour l’Union Européenne (UE, Europe des 27) qui complète les actions menées dans les États : tous respectent les normes du dopage par exemple, même dans les compétitions nationales.

La même année est publié le Livre blanc. Celui-ci définit le rôle sociétal du sport, son organisation et sa dimension économique en Europe. Aujourd’hui, le sport est géré par un(e) commissaire (UE) de l’Éducation, la Culture, au Multilinguisme et à la Jeunesse.

Ainsi l’Europe met en place un grand nombre de compétitions qui attirent les sportifs des autres continents. Ces compétitions concernent un grand nombre de sport : du tennis au water-polo, en passant par le football évidemment et par le hockey sur glace. Plus généralement, des champions européens brillent dans un très grand nombre de sports et nombreuses sont les disciplines où des sportifs, clubs ou nations européennes figurent parmi les meilleurs de la planète.

Les institutions européennes dans le sport. L’arrêt Bosman

En effet, plusieurs politiques sont mises en place par l’Union Européenne :

Le Parlement européen( UE), quant à lui, ne dispose pas de compétences en matière de sport.Cependant un intergroupe est dédié à ce domaine. Cela permet au Parlement d’émettre des avis pour sensibiliser les citoyens sur certains sujets : le sport comme un lieu d’échange en quelque sorte.

Le droit européen du sport et sa pratique dans l’UE.

L’Union Européenne  a tout de même une influence sur le sport via le droit européen. L’arrêt Bosman en 1995 en est l’exemple le plus connu : un joueur de football belge Jean Marc Bosman (voir  le tableau ci-dessous) contestait devant la Cour de Justice des Communautés européennes( Luxembourg), le fait que les clubs européens ne puissent pas accueillir plus de 3 joueurs ressortissants d’un autre pays et que des indemnités de transfert puissent être exigées par un club pour libérer un joueur dont le contrat a expiré. Jean-Marc Bosman a eu gain de cause et forcément cette histoire bouleversera ensuite les transferts européens.

Aujourd’hui, les clubs européens peuvent accueillir autant de joueurs ressortissants de l’Union Européenne qui le souhaite. Cela ne vous fait penser à quelque chose ? La libre circulation des travailleurs dans l’espace Schengen. En effet, les sportifs sont désormais considérés comme des travailleurs à part entière. Les compétitions nationales deviennent de plus en plus accessibles à des joueurs étrangers : cela se voit énormément dans le hockey sur glace, un sport trop peu médiatisé en France : un quota de joueur français est obligatoire mais en ce qui concerne les joueurs étrangers : aucune limite n’est fixée. Une grande partie des joueurs jouant en Synerglace Ligue Magnus ,qui correspond à la Ligue 1 de football, sont originaires de nombreux pays européens.

D’autres décisions de justice ont impacté le monde sportif comme l’arrêt Malaja de 2002 et ceux de Kolpak et Simutenkov en 2003 : ces trois arrêts stipulent que « la non-discrimination de nationalité » s’applique à tous les ressortissants des pays européens mais aussi de ceux des États associés à l’Union Européenne. Ces pays sont le Liechtenstein, la Norvège, ou l’Islande, la Suisse, la Russie et 79 autres Nations concernées par les accords de Cotonou (une majorité des pays d’Afrique hors Maghreb et Égypte, des Caraïbes et des îles du Pacifique).

De plus,depuis 2014, la Semaine européenne du sport a lieu chaque année pour promouvoir l’activité physique dans les sociétés et dans le quotidien des citoyens . Cette année de nombreuses activités sont mises en place partout en Europe  du 23 au 30 septembre.

Bien sûr,l es politiques sportives relèvent de la compétence des États en Europe. En effet, ceux-ci sont libres dans les choix budgétaires et des priorités. Ils conservent donc fortement la main dans le domaine du sport.

Par ailleurs, un grand nombre d’Européens pratiquent le sport en amateur : d’après les chiffres du Parlement Européen, ce ne serait pas moins de 60% de la population qui pratiquerait une activité sportive. De plus de 700 000 clubs sportifs existeraient sur le continent. Aujourd’hui, à l’échelle du continent européen, le secteur sportif représente 3,4% du PIB et environ 15 millions d’emplois. Le tout dans une grande diversité dans la pratique sportive : même si les sports principaux restent le football, le tennis, l’athlétisme ou encore le basket-ball, d’autres se distinguent en fonction de la géographie. Les pays du Nord mettront davantage en avant le hockey sur glace ou le ski, les pays comme la France, l’Italie ou le Royaume vont davantage mettre l’accent sur le Rugby, comme second sport national.

 

Sports en débat en Europe. Les dysfonctionnements…

 

Capture Piktochat sur Eurosport.

Un débat important en Europe serait la dérégulation des transferts, surtout dans le football (évidemment…). Avec la libre circulation des sportifs européens instaurée à la suite de l’arrêt Bosman de 1995, le nombre de transferts connait une montée croissante des fonds engagés. Des milliards d’euros sont dépensés dans l’acquisition de joueurs par les clubs professionnels : pensons par exemple à l’équipe du Paris Saint Germain qui dépense des sommes exorbitantes pour un seul et unique joueur.

La lutte contre le dopage notamment dans le cyclisme et l’athlétisme, la corruption dans des organismes comme l’UEFA, la FIFA ou le Comité Olympique restent des débats bien présents en Europe. La Russie par exemple, à cause de ces campagnes de dopages s’est vu disqualifier des Jeux Olympiques de Pyeongchang en 2018 : les sportifs russes sont autorisés à participer seulement sous le drapeau olympique après avoir passé des tests anti-dopage. Ce n’est pas la seule affaire qui s’est déroulée sur le sol européen concernant les problèmes de dopages et de fraudes.

Et un sourire joyeux tout de même:

Le retour des Jeux Olympiques en Europe, 12 ans après les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Les Jeux Olympiques d’été se passeront en France en 2024 exactement 100 ans après les Jeux Olympiques de Paris en 1924. Trop beau, non ?

C’est la 3e fois de son histoire que la ville de Paris a l’honneur d’être la ville hôte des Jeux Olympiques, En 1900, elle les avait également organisés, après les tout premiers Jeux Olympiques ( modernes) à Athènes en 1896.

A présent, finaliste contre Los Angeles pour obtenir les Jeux, Paris a été soutenu par les institutions européennes. Un appui supplémentaire qui a permis à la France d’ accueillir les Jeux en 2024.

Laura WAIBEL

Chef de projet pour Réveil Citoyen

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