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STRASBOURG: le TNS a 50 ans

Par Pascale Harlez

DIX LUSTRES POUR ENLUMINER LA NOUVELLE SAISON D’UNE INSTITUTION.

Ce que le Théâtre National de Strasbourg a d’illustre

 

Photo eurolatio ( sans malice)

« Saison champagne ! » Son actuel directeur Stanislas Nordey, ( la photo) le clame crânement avec l’enthousiasme d’un pionnier en short « sur le terrain du contemporain », au début de l’été 2018, en s’adressant au public des relais ou en conférence de presse. Public conquis, au demeurant, mais, pour un directeur à double casquette, à la fois d’institution nationale en Région et d’Ecole supérieure d’art dramatique, le regard se porte d’emblée plus loin, en interrogeant nos politiques pour savoir « s’il veulent et comment ils veulent fêter en 2068 les 100 ans du TNS. » Certes le théâtre c’est de l’humain, de l’organique, mais pour « l’anniversaire d’une d’idée et d’une institution » l’heure n’est pas seulement à la commémoration, mais à la projection dans les grands chantiers à venir. Rendez-vous le 20 octobre pour une soirée événement, coup d’envoi des chantiers de réflexion sur le théâtre public français du prochain demi-siècle.

La note est manifestement donnée avec le regard de Lazare, quasi déité des seuil et porte, à l’affiche de l’année : regard introspectif de visionnaire et paume bénissante du démiurge, comme un baume lustral dispensé sur l’avenir de la poétique du théâtre, de ses acteurs et artistes associé.es, de ses personnels, ses élèves et ses publics.

En lieu et place des bougies du jubilé, « un fil rouge » à suivre.

 Pour VOUS / NOUS les habitants ou passagers de ce théâtre, EUX les artistes et LES ELEVES de l’Ecole du TNS, c’est le fil rouge de la métamorphose de l’Institution toute entière qui est au coeur de cette année de célébration et des chantiers de réflexion. Et les débats généraux de la Culture s’ouvriront avec la Ville de Strasbourg en partenariat avec le périodique Télérama.

La fête de l’Idée de demain est plus vitale que l’anniversaire d’un organisme ayant traversé 50 années. Stanislas Nordey en est pétri : arrivé à la quatrième année d’un mandat de cinq ans, son désir de théâtre est toujours vif, et le projet initié à son arrivée doit se porter encore et toujours, pour le probable deuxième mandat, vers la défense et l’illustration des écritures contemporaines et l’éveil permanent du désir de théâtre chez les non-initiés. Cela se passe comme un relais, par le soin voué à l’Ecole du TNS à Strasbourg et à la nouvelle classe préparatoire à Mulhouse, puis à cinq autres grands programmes de démocratisation culturelle, sans oublier L’autre saison « éclectique, généreuse et gratuite ». « Vitez n’a pas été dépassé par cette formule du « théâtre élitaire pour tous » qui est toujours d’actualité ».

 

 

Des spectacles-phares dans le paysage théâtral

Que ce soit en France ou à travers l’Europe et le monde, le TNS porte haut ses couleurs, en Avignon pour Thyeste de Sénèque mis en scène par Thomas Jolly ou dans les pays pays européens et plus éloignés du vieux Continent, avec la tournée de 1993 composé par Aurélien Bellanger et Julien Gosselin, avec les créations TNS reprises à Paris au théâtre du Rond-Point de Je suis Fassbinder de Falk Richter et Sombre rivière de Lazare, avec encore la repris en Chine et aux Etats-Unis de Neige de Pamuk mis en scène par Blandine Savetier. La liste n’est pas close, qui prouve le rayonnement du TNS au-delà de la ligne bleue des Vosges.

 

Une programmation festive d’éclaireurs, mais quid des moyens ?

 

La saison qui se dessine à l’horizon de l’automne 2018 se résume en deux mots-clés : exigence et grande générosité, dans le geste. Même si les réductions budgétaires vont faire passer les créations TNS de 9 pour la saison passée à 5 pour celle à venir, la fonction/mission du théâtre public est réaffirmée en un slogan : prise de risque avec artistes et spectateurs. Aux dires de Stanislas Nordey, ironisant, avec un sourire complice quant à ses opinions « sur les classiques » et revendiquant toujours sa recherche « des classiques de demain », la programmation 2018-2019 sera la plus « tous publics » du mandat de son directeur : « moins âpre et janséniste » que la précédente. Spectateurs, on viendra chercher ce qui importe dans nos vies, ce qui nourrit notre regard, dans des spectacles accueillis et non créés, déjà vus et aimés ailleurs, « forts », « achevés », et à juste titre, brillants, pendant ce jubilé 2018.

 

Tour d’horizon des 15 spectacles, avec les précieuses bulles apéritives du maître de céans

Des classiques : en voici !

 

 

 

 

 

 

Des pépites !

 

 

 

 

 

Puis voilà certaines plumes contemporaines :

 

 

 

 

 

Et vogue le navire …

Dans Le Récit d’un homme inconnu, création pure et exigeante d’Anatoli Vassiliev en mars 2018, Stanislas Nordey incarnait le révolutionnaire sous la livrée d’un serviteur zélé apportant le Thé. Nourrissant sa passion dans le tangage d’une gondole, hissant la t.v.oile et délimitant l’espace de projection d’images animées et d’interprètes/personnages, dans une belle mise en abyme Salvatrice, il jouait le rôle en miroir, aussi, de sa direction d’acteurs et de tous passagers du navire amiral TNS, embarqués par et pour le spectacle de la vie.

En octobre 2018, Le TNS est quinquagénaire. Vive le demi-siècle du TNS !

 

Pascale Harlez

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