par Alain Howiller
Zoom de Paris à Strasbourg et en Europe
Jamais sans doute rentrée n’aura été à ce point attendue, ces dix dernières années .
Août lentement s’achève et pour ce qui est du Grand Est, la 86ème Foire Européenne de Strasbourg ,qui aura lieu du 7au 17 Septembre ,permettra au monde politique et économique de se retrouver et de faire le point sur les perspectives qu’ouvre un automne déjà proche!
En France :
Les dossiers sur lesquels échanger ne sont pas rares cette année et sur le plan national on disputera dans la poursuite des débats interrompus par les vacances: de la révision de la Constitution à l’aménagement des régimes sociaux (retraite , système de santé , fiscalité , assurance chômage..) du plan pauvreté au dialogue avec les partenaires sociaux et les corps intermédiaires , des supputations de relance (ou non!) des « affaires « (Benalla ,voire Kohler ou Nyssen!)) au rythme à venir des réformes . Visiblement la majorité, encouragée par la difficulté affichée par les oppositions de se réformer et d’imaginer un nouveau « corpus » doctrinal , compte poursuivre activement les réformes malgré une opinion qui tend à devenir rebelle et des perspectives économiques (entre I,7 et 1,9 % de croissance du PIB au lieu des 2 % espérés) sur lesquelles pèse un ralentissement redouté sur le plan mondial!
Deux sujets prégnants en Alsace
Dans le Grand Est, outre les attentes suscitées par la rentrée économique, deux grands sujets pèseront sur le climat politique. Il s’agit, d’une part, de l’avenir institutionnel de l’Alsace: que fera le gouvernement du rapport établi par le Préfet de Région Jean-Luc Marx et du résultat de la nouvelle concertation dont le Premier Ministre a chargé la Ministre Jacqueline Gourault?…
Il s’agit, d’autre part, d’un sujet qui s’est imposé ces dernières semaines et que le statut corse a fait rebondir: la Constitution intègrera-t-elle le droit local propre à l’Alsace et à la Moselle?
La tradition veut que la Foire de Strasbourg marque la rentrée économique .
Dans sa dernière note de conjoncture, la Banque de France, Direction Régionale de Strasbourg , relève que le Grand Est a connu une « croissance de la production industrielle impactant peu les effectifs », que « les carnets sont bien étoffés » et que « on s’attend à une hausse modérée de l’activité dans les semaines à venir » . Les services marchands, souligne la banque, connaissent une demande en progrès et bénéficient de prévisions optimistes, à court terme. La rentrée semble devoir s’installer à un niveau positif ce que confirme » l’indicateur des affaires » qui marque « une grande stabilité ». Au début de l’été, un banquier alsacien avait déjà soulevé de son côté : »Nous avons une économie alsacienne qui va plutôt bien et qui continue de progresser. »
Légère baisse du nombre de demandeurs d’emploi.
Reste qu’un taux de chômage en amélioration légère ,ne laisse d’inquiéter soulignant que l’économie régionale-alsacienne en particulier – poursuit un cheminement difficile ,mais relativement efficace, de restructuration et d’amélioration de sa compétitivité .Cela s’est traduit, au deuxième trimestre ,par une amélioration des exportations mais aussi par un impact – même mesuré – d’une relance des offres d’emplois (hors industrie néanmoins). La relance des créations d’emplois, même si elle est inférieure aux résultats du premier trimestre, met en relief une légère baisse sur un an des demandeurs d’emplois:-1 % dans le Grand Est,-1,3 % dans le Haut Rhin et -O,9 % dans le Bas Rhin
En cette fin du mois d’août , la plupart des secteurs d’activité connaissent des perspectives de progression d’activité dans l’industrie notamment ,hors secteur automobile .La production industrielle progresse ,les carnets de commandes sont satisfaisants et le taux d’utilisation des capacités de production s’établit à 77 %: les effectifs pourtant ne progressent pas . L’activité est forte également dans le secteur des denrées alimentaires où les effectifs,renforcés par des intérimaires, sont stables. Bonne activité aussi dans les autres secteurs de l’industrie (équipements électriques,construction de machines, chimie , plastique , caoutchouc , produits pharmaceutiques etc…)Dans le secteur marchand les effectifs s’inscrivent en légers progrès et les perspectives sont bonnes.
Il s’agit là de signes qui font espérer que les progrès se poursuivront et que l’emploi continuera de s’améliorer sur le long terme qui, n’est pas, forcément, l’horizon le plus apprécié des hommes politiques qui ont les yeux rivés sur un calendrier électoral où sont d’ores et déjà inscrits deux rendez-vous : les élections européennes en 2019, les élections municipales en 2020!
En transition industrielle pour l’Europe!
Ce n’est évidemment pas un hasard si la Commission Européenne a annoncé officiellement qu’elle faisait figurer le « Grand Est » dans sa sélection de 10 régions de l’Union Européenne classées comme « Régions en transition industrielle ». La région figure dans cette liste, avec côté français, les « Hauts de France » et le « Centre Val de Loire ». En classant le Grand Est dans sa liste, la Commission a estimé que la région répondait aux critères de transition industrielle du » fait de ses caractéristiques post-industrielles , notamment sa politique « industrie du futur » et sa tradition engagée vers une économie bas-carbone ».
« Terre industrielle historique et seconde région industrielle française, le Grand Est réussit ainsi sa transition dans le domaine de l’industrie, apportant à tous la possibilité de se moderniser tout en se trouvant dans une réflexion de transition écologique et de transformation de l’économie par la digitalisation » commente-t-on au siège de la région. Ce classement ouvre la voie à une participation financière aux études menées pour définir l’ avenir et à la concrétisation d’un financement de programmes opérationnels grâce à des fonds européens.
« Gouverner avec… 258 variétés de fromage. »/
La rentrée confirmera-t-elle les prévisions esquissées durant l’été? Alors que dans le Grand Est – comme dans l’ensemble du pays – progresse le nombre des entreprises (et pas seulement dans l’hôtellerie et la restauration) qui font état de manque de personnel, il est des sondages qui ne trompent pas : le chômage (!) n’est plus la première source de préoccupation des Français.
Ces derniers ont retrouvé ces préoccupations qui leur sont traditionnelles : le pessimisme quant à l’avenir et le pouvoir d’achat! La confiance des Français en leurs institutions est ébranlée ,la pertinence de leurs choix électoraux de 2017 commence à les interpeler, les semaines à venir seront décisives alors que 70 % d’entre eux estiment que la France est en déclin . Le changement sera-t-il au rendez-vous maintenant ?
Et certains de retrouver cette citation entrée dans (notre) histoire: »Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage! »
Alain HOWILLER.
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