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Strasbourg pour l’Europe comme le village d’Astérix pour la Gaule

par Antoine Spohr

 Le chevalier « Valmiger » comme Liebenzeller anime une défense tous azimuts.

 Le trio vedette du jour, photo eurolatio

Le jour d’une rencontre festive au « Rohan », organisée par Jean-Louis de Valmigère, on prend connaissance de ce que qu’on feindra d’ignorer pour ne pas gâcher les plaisirs de la rencontre  autour du président du Parlement Européen, Antonio Tajani qui opportunément clamera son choix formel pour Strasbourg.

Encore le siège ! On peut s’en amuser mais la récurrence frisant la redondance peut devenir lassante, parfois ridicule.

 Le «  Scud Merkel »

 Quoi,Strasbourg perdrait le siège du Parlement Européen ? Pourquoi, Comment ? Quand ? Qu’on le dise, si on sait. Le plan B, c’est quoi… on suppute que.. ceci… cela.

Le casus belli est tout trouvé avec ce que Pierre Loeb, défenseur acharné de Strasbourg, a appelé «  le Scud de Merkel ». Avec les trois fascicules d’arguments sérieusement documentés qu’il a produits pour la défense du siège, son avis est autorisé.

Les propos de Mme Merkel, tenus  lors d’une réunion ( Congrès) à Munich du PPE, (Parti Populaire Européen auquel son parti appartient), en privé en quelque sorte devant des collègues comme le chancelier autrichien Kurz dont on connaît dans la Mitteleuropa les tentations populistes. Comment le siège du Parlement Européen qu’on a allègrement extirpé du ballot des vrais problèmes parmi lesquels priment tout de même la crise des migrants et la réforme de la zone euro, est-il venu à l’ordre du jour.

Alors plaider pour « un siège unique » fusse en y adjoignant le souci de ne pas peiner les amis Français ou Luxembourgeois, implique le choix de Bruxelles. Dans ce contexte d’implosion possible de l’UE, ce Scud balistique n’aurait même pas dû franchir l’Isar (affluent du Danube). Plus d’EU, pas de siège !

La chancelière est fatiguée, assaillie de toute part, sur sa droite surtout, lassée des perpétuelles politiques de coalition et de compromis, elle peut commettre des «  maladresses » comme dit le maire de Strasbourg.

Les qualificatifs comme bourde, gaffe, bug… sont moins euphémisants dans certaines bouches.

Les réactions unanimes dans l’ oppidum strasbourgeois et dans le Ländel.

 Si Roland Ries s’est tout de même dit « consterné », Robert Herrmann se dit « stupéfait ».

Le premier moins choqué se veut déjà rassuré par les propos du président de la république tenus à Strasbourg en avril dernier :«  intangibilité du statut de capitale européenne , non négociable » . Schluss Frau Merkel !

Le président de l’Eurométropole de son côté est plus pugnace et réclame « des actes forts propres à lever les doutes. Il est indispensable que le président de la République clarifie la situation par une déclaration ferme et sans équivoque« .

Les élus socialistes Pernelle Richardot et Philippe Bies ont également réagi dans ce sens

Alain Fontanel, premier adjoint au maire, bien en cour à Paris, considère que c’est de la « pure science-fiction » et que « le président de la république a été très clair et très engagé sur le sujet… Il a parlé au Parlement de l’Union Européenne de Strasbourg »

Même si ce n’était que minimiser, on est tenté de croire à la pertinence de cette attitude .

 Enfin Antonio Tajani vint, introduit par le président de Valmigère .

( cf Boileau pour Malherbe)

 

Pour l’arrivée de l’invité, plus d’une centaine de personnalités de rang variable, très variable, ont accueilli le président du Parlement Européen. Musique, chant, verre de l’amitié, photos dans une ambiance très sereine, amicale sans parti pris.

On a vu Anne Sander eurodéputée en place et sans doute reconductible, côtoyer des candidat(e)s potentiel(le)s en belle simplicité conviviale et bien d’autres… La cohabitation sur l’estrade à discours suggérait cette empathie, sortant d’un rituel figé, postural plus que réel.

La part qu’y prit Roland Ries n’est pas négligeable même étonnante. Il est des circonstances où l’on peut tenir des discours opportuns libres. Libres assez en tout cas pour qu’on puisse s’y amuser à attribuer au chevalier Liebenzeller dans les traces duquel Jean Louis de Valmigère l’a entrainé -avec la complicité bienveillante de l’ historien Georges Bischoff-, à attribuer à ce preux chevalier , vainqueur de la bataille de Hausbergen en 1262, l’inspiration du poème « Liberté » de Paul Eluard. On sourit alentour mais avec un humour bienveillant.

Puis c’est au tour du président Tajani de s’amuser un peu à son tour. Il explique qu’il s’appelle « Taillani » seulement depuis que, gamin élevé en France dans sa prime enfance, il est revenu en Italie. Ce n’est qu’un exemple pour décrire l’ambiance cordiale de cette entente « comme larrons en foire » entre, d’un côté un homme de gauche PS ou PSE, s’il s’agissait du Parlement et de l’ autre un membre éminent du PPE (comme l’Alsacien Joseph Daul et Mme Merkel) droite traditionnelle. En commun ici ,un ciment très dur : l’amour partagé de Strasbourg que l’Italien longtemps eurodéputé et même commissaire européen à Bruxelles, connaît bien et soutient fermement comme une évidence.

Avec le sculpteur Christian Fuchs( photo eurolatio)

La conclusion appartient au président de « séance », l’obstiné, l’audacieux, le preux Jean-Louis de Valmigère. Personne ne contredira ces qualificatifs en considération de son travail pour Strasbourg. Le sculpteur Christian Fuchs l’a-t-il pris pour modèle pour la statue de Liebenzeller? Bien sûr , il n’est pas seul mais il est l’initiateur.

L’opération Liebenzeller est un exemple qui nous suggère ces qualificatifs : le projet, l’opération de mise en œuvre, la réalisation, le financement nécessitent un budget de 200 000 euros.

Il reste 80 000 euros à trouver. Avis aux sponsors ou souscripteurs de toute bonne condition . On peut acquérir la statuette, réplique de la statue qui va être fondue. Elle a été offerte à Monsieur Tajani (prononcez Taillani) gravée à son nom. Le président Macron en a une aussi mais où l’a-il placée?

Deux enquêtes à mener : celle-là et celle pour trouver les propos exacts consignés et avérés de Mme Merkel.

Dernière nouvelle: Paris et Berlin s’entendent pour un budget commun de l’Eurozone (les 19)

« Il s’agira d’un vrai budget avec des recettes et des dépenses annuelles, une exécution des dépenses par la commission européenne. Ce n’est pas l’addition de 19 budgets de la zone euro. » Emmanuel Macron

Et si la Zone euro se dotait de pouvoirs législatif et exécutif… à Strasbourg…un jour…

Antoine Spohr

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