Bons plans

« L’Europe cette emmerdeuse » Daniel Riot.

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Aux étudiants surtout futurs journalistes   ou communicants!

Un livre qu’on peut encore se procurer.

A l’occasion du 9e anniversaire de la création du cercle Daniel Riot sous la  présidence de Vincent Gouvion qu’évoque faceboock aujourd’hui, nous republions un texte-hommage à un grand journaliste européen, un ami parti trop tôt

Pourquoi ENCORE cette republication d’un article que j’ai écrit en présentation à la sortie DE SON DERNIER  livre?

D’abord parce que l’auteur est toujours vivant dans nos mémoires (il est toujours dans mon répertoire, dans les favoris de surcroît) et qu’il avait une insurmontable ardeur pro-européenne qui s’exprimait avec un talent très personnel dans un style fleuri, percutant et efficace.

Ensuite parce qu’il avait été formé à l’Ecole de Journalisme de Strasbourg devenue à présent le CUEJ. Il en était sorti major et est resté en PQR ( Presse Quotidienne Régionale ), aux DNA dont il a été un éditorialiste abondamment cité dans la presse nationale et internationale. Il a été le premier à croire à l’avenir de la presse « on line » en créant  « relatio », titre d’une publication historique qui nous a inspirés.

Et puis encore, parce qu’à relatio nous ouvrons  « nos colonnes » aux étudiants qui voudront bien contribuer , en les encadrant pour la mise en ligne et en les rétribuant « à la  pige ».

Imaginez aujourd’hui un débat sur la grève ou les prestations respectives des trois protagonistes du « débat »(?) d’hier soir  à la TV .Par des étudiants…..

Ici le flyer qui sera déposé dans les établissements universitaires.pour les inciter…

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A l’occasion du 9e anniversaire de la création du cercle Daniel Riot sous la  présidence de Vincent Gouvion qu’évoque faceboock aujourd’hui, nous republions un texte-hommage à un grand journaliste européen, un ami  parti trop tôt.

L’Europe, cette emmerdeuse…(Daniel Riot)

(Par Antoine Spohr) – Sous ce titre ambigu et provocateur, on pourrait attendre un pamphlet ou une lamentation d’un grincheux désabusé. Ce n’est pas ça du tout, mais alors pas du tout. L’Europe est en effet une belle emmerdeuse quand elle se love dans les boyaux tourmentés d’un «fou d’Europe» que tour à tour elle laisse enchanté parce que provisoirement soulagé, puis en plein désarroi, toujours impatient comme dans un désir amoureux jamais pleinement assouvi et même accru quand l’objet semble se dérober.

Le livre de Daniel Riot et de Sandrine Kauffer du même titre que celui de cet article, est littéralement atypique : ni récit-mémoire d’une prestigieuse carrière de journaliste, grand reporter, éditorialiste, essayiste, écrivain, pas davantage un essai de plus à visées pédagogiques, ni un réquisitoire contre ceux-ci ou un plaidoyer pour ceux-là… mais c’est tout à la fois avec une touche encore particulière qui tient à la personnalité tout aussi peu commune de l’auteur.

L’habilité remarquable de Sandrine Kauffer, intervieweuse qui connaît bien le fonctionnement et l’œuvre de son «sujet» (articles, reportages, éditoriaux, conférences, livres…) consiste à canaliser le flux luxuriant et débordant d’un européen passionné, exigeant, intraitable, parfois féroce. Elle le fait avec grâce et efficacité.

Après une double préface d’André Glucksmann et de Bernard-Henri Lévy, assez convenue mais de bon aloi, le livre s’ouvre sur une lettre au Président de la République, comme une sorte d’introduction et de conclusion à la fois, sous-titrée par une invitation, une injonction même : «Réconciliez Monnet et de Gaulle». Un programme, rien de moins. Plaise au ciel que le président la lise avec application !

Et la balade commence avec le journaliste européen qui aime à se définir plutôt comme européen, journaliste, spécialisé dans les affaires européennes. Il se livre avec une ardeur communicative, sur tous les aspects imaginables de son sujet de prédilection, son obsession, nourrie par une quête infatigable d’informations factuelles mais aussi théoriques ou livresques. Mais jamais il ne perd le goût des mots en les mâchouillant en sémioticien, amateur peut-être, mais inspiré.

Au-delà de son expertise incontestable sur les questions européennes, Daniel Riot fait montre d’une réflexion approfondie, abondamment étayée par des citations (comme des cautions) d’auteurs les plus prestigieux de l’antiquité à nos jours, sans vergogne ni modération avec des préférences éloquentes tout de même pour Victor Hugo ou Valéry, d’autres plus présents étant récurrents. Cet homme-là a tout lu et donnerait des complexes au rat de bibliothèque le plus repu. C’en est même trop ! Le journaliste se mue en universitaire scrupuleux soucieux en permanence de donner ses références. On découvre ainsi ou on suppute certains aspects insoupçonnés de la pensée de tel philosophe, sociologue, historien, économiste, romancier, poète. Une grande partie des «plumes universelles» s’y trouve.

On appréciera que la profondeur de la réflexion ait produit la notion d’Eurosphère pour ne pas réduire l’espace européen à celui d’Euroland, de l’Union Européenne (28) ou même du Conseil de l’Europe (47) et l’étendre dans un souci non seulement geópolitique mais surtout «géophilosophique» à un espace culturel ou civilisationnel en somme. Edgar Morin souvent sollicité est relayé dans cette idée par le «labyrinthe de la complexité» de Castoriadis.

Enfin, en quelques mots, ce livre est une anamorphose de notre continent où comme il se doit, tout est vrai bien que déformé selon la vision particulière que requièrent les différents thèmes. Une citation de plus, cette fois par Daniel Riot lui-même : «l’Europe n’est plus une affaire étrangère, mais une affaire intérieure» placée en exergue d’une annexe qui propose «Quelques idées simples pour une Europe citoyenne». A lire absolument.

 

NB

J’en ai trouvé sur Amazon. Peut-être en restent-ils  à la librairie Kléber que Daniel Riot avait contribué à animer.

 

 

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