Bons plans

« Sacrées journées » de Strasbourg.

Musiques des religions du Monde.

 

Petit débat préalable : sacrées ? Quel sens ?

La formule peut être ambiguë . Tant mieux !

« Voilà une idée qu’elle est sacrément bonne » ! ce n’est pas parce que ce serait Coluche qui en parlerait ,comme çà, volontairement popu, que ce ne serait pas à partir d’une idée magnifique, sublime d’un homme d’une haute culture, Jean Louis Hoffet, l’initiateur de l’évènement qui s’exprimerait autrement bien sûr pour dire la même chose.

Certains athées ou laïques radicaux ( eh oui !) seront rebutés par le mot en voulant lui donner le sens exclusivement religieux. D’autres ne conçoivent le sacré qu’au sens de divin ; d’autres encore le rapportent à des objets ou des lieux mystérieusement habités ; d’autres à un espace temps avec une utilisation, c’est le cas ici dans un sens volontairement ambiguë.

En fait, on ne contredira que difficilement une prudente définition telle que : « que tradition éthique (mode et code de vie), mythologie (légendes), pourquoi pas religion ( espérance, peur, dévotion) qui relient des groupes d’humains comme d’ailleurs les idéologies. Avec cette notion d’inaccessibilité, d’intangibilité hors du monde normal. La transcendance ? Et si dans un rêve fou, le groupe était l’humanité ? « Step by step »pas à pas, à très, très long terme… Fou quoi !

Le sixième festival doit poursuivre cette sacrée idée parce qu’elle est belle, enrichissante , ulta-pacifique, exemplaire et prometteuse.

Tout le monde est admis dans la limite des places disponibles .On sait que la Pagode est déjà « complète » (200) places et que Rana Gorgani, la danseuse iranienne soufi et derviche fera le plein. Prenez vos dispositions.

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Pour vous aider voici le programme très bien réalisé , complet et d’une utilisation facile. Vous remarquerez qu’en cliquant sous le nom des artistes vous obtenez des indications concernant les différents lieux et heures de leurs prestations.

 

http://www.sacreesjournees.eu/programme-details/

 

Acteurs et chevilles ouvrières.

IMG_2263Mme Rafik Elmrini et M. Hoffet (photo eurolatio)

Deux des acteurs principaux, dans une conférence de presse quasiment désertée par la presse ont présenté ce florilège, on devrait pouvoir dire «  sonilège », interculturel et interreligeux de cet étrange, courageux et dépaysant patchwork de musique et de chants.

Bravo, après l’exécution d’une belle pièce, c’est la coutume de le dire, au concepteur et « boss-eur » en chef de ce travail de musicologue chercheur, d’organisateur concret avec toutes les démarches et actions administratives nécessaires pour atteindre un niveau d’offres aussi large aussi divers et d’une telle qualité.

Le fondateur Jean-Louis Hoffet, pasteur, homme politique, écrivain n’était pas particulièrement destiné à baigner dans la musique bien que très jeune, il ait été habité inconsciemment sans doute par les cantates de J-S Bach chantées au culte de sa paroisse protestante du Bouclier à Strasbourg et puis les voyages à travers le Monde ( USA, Ethiopie…) mais aussi ces voyages immobiles comme pasteur investi dans l’ « interculturalité » ( directeur de la section française d’Amnesty International) qui lui ont permis des rencontres fructueuses .

Il répond préventivement à une question qu’on pourrait lui poser : « la ligne de crête est difficile à tenir pour ne pas glisser vers le purement artistique ou le simplement religieux ».

Et il s’en tire bien avec l’aide de Nawel (Rafik Elmrini) qu’on ne nomme plus que par son prénom, dans ses fonctions de maire-adjointe chargée des affaires européennes et internationales. Pas un événement où il est question d’Europe, ne se passe d’elle. Elle s’y investit totalement, au point qu’on pourrait la soupçonner d’addiction. Tant mieux car elle sait de quoi elle parle et agit, comme ici pour ce festival UNIQUE, si ce n’est que Stuttgart s’intéresse non pas à s’en emparer mais à le reproduire pour un public plus large encore.

 On a dit transcendance, spiritualité, éthique et même religion.

 Un proverbe allemand dit «  Wo man singt da lass’ dich nieder, böse Leute haben keine Lieder » (Là où l’on chante, pose toi, les mauvaises gens n’ont pas de chansons) On oubliera les chants guerriers !

Une anecdote encore mais troublante : Albert Einstein, réputé agnostique aurait déclaré à l’incomparable Jehudi Menuhin à la fin d’un d’un concert au Berliner » en 1930 :« Ce soir, vous m’avez prouvé l’existence de Dieu ».

Ou autre version : A la fin d’un concert, l’agnostique Albert Einstein va l’embrasser dans sa loge et lui aurait dit: «Maintenant, je sais qu’il y a un Dieu dans les cieux.». Ou pas, comme on voudra…

Pouvoir universel de la musique.

Antoine Spohr

 

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