Conseil de l'Europe

Egalité femmes-hommes : une cause nationale de plus ?

Par Gervaise Thirion.

En témoigne le « Tour de France de l’Egalité » qui a fait étape mercredi 13 décembre à Strasbourg.

Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, et Nathalie Loiseau, Ministre des Affaires Européennes, ont fait escale au Conseil de l’Europe (CoE) pour un débat avec les « jeunes » de la région Grand-Est.

Schiappa-Loiseau

Au cœur des discussions « l’égalité femmes/hommes. Une bonne fois pour toutes » sujet hautement d’actualité et thème de la campagne lancée le 4 octobre par le gouvernement français. Le Palais de l’Europe s’imposait en la circonstance.

Le Conseil de l’Europe (CoE),  haut lieu de la défense du droit des hommes, des femmes et même de l’égalité de genre.

Mme Gabriella Battaini-Dragoni, Secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe était chargée de l’accueil de nos deux ministres (ministresses?). Après un petit préambule signalant sa fierté  d’avoir été la première femme nommée à ce poste, elle a très clairement rappelé le rôle du CoE dans le combat pour l’égalité entre les genres « Nous œuvrons en établissant des normes juridiquement contraignantes dans les domaines concernés. Et nous encourageons les bonnes pratiques… Notre point de départ est la Convention européenne des droits de l’Homme… Son article 14 et son protocole N°12, interdisent clairement la discrimination, notamment fondée sur le sexe… Toute personne peut, en dernier recours, s’adresser à la Cour Européenne des droits de l’homme, dont les arrêts sont obligatoires et contraignants »

Et de citer d’autres textes telles que la Charte sociale européenne, la Convention sur la lutte contre la traite des être humains et, surtout, la Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes (Convention d’Istanbul), le traité international le plus audacieux (« gold standard ») pour lutter contre les violences sexistes. La loi a tout prévu, il suffirait de l’appliquer. L’actualité nous invite à en faire opportunément un usage impératif.

gabrielle battaini-dragoni

Le Droit des femmes, ce sont les femmes qui en parlent le mieux. Enfin!

Un seul homme était invité à siéger à la table de conférence. M. Nils Muizniek, commissaire aux Droits de l’Homme depuis 2012 est connu pour son expérience en matière de suivi international des droits de l’homme et ses engagements contre toutes les discriminations. Il vient de rendre public son dernier rapport s’intéressant à la santé et aux droits sexuels et reproductifs des femmes en Europe. Une vue d’ensemble des obligations qui incombent aux États en vertu des normes européennes et internationales des droits de l’homme. Sa présence était évidemment justifiée.

Strasbourg n’a pas attendu.

A la tribune, la représentante de la ville était Mme Nawel Rafik-Elmrini, adjointe au maire, chargées des affaires européennes et internationales, relayée ensuite par Mme Françoise Bey, adjointe au maire en charge de la politique municipale en faveur des droits des femmes et de l’égalité de genre.

le 10 janvier 2010 la ville de Strasbourg signait la  charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale et s’engageait dans un plan d’actions qui permette d’entreprendre des actions concrètes, afin de combattre la persistance et la reproduction des inégalités et de promouvoir une société égalitaire.

En lien avec les associations locales, Strasbourg organise chaque année un colloque sur les violences faites aux femmes.

Un deuxième plan d’action est engagé pour la période 2017-2020. Toutes les infos sont disponibles sur le site :

https://www.strasbourg.eu/droits-femmes-egalite-genre

Le Tour de France de l’égalité. Explications.

L’ambition de l’opération « Tour de France de l’égalité femmes-hommes » est de donner l’opportunité à chaque citoyenne et citoyen de s’exprimer sur la manière dont il appréhende la question de l’égalité femmes-hommes et sur ce qu’il attend des pouvoirs publics pour la faire progresser.

Plus de 300 ateliers thématiques seront organisés, partout en France, coordonnés par 18 directrices régionales aux droits des femmes et à l’égalité. Le calendrier et les thèmes sont consultables sur le site

Dossier de presse : « Une exigence d’exemplarité : l’égalité entre les femmes et les hommes au cœur de l’action publique »

carte ateliers

L’idée est de transformer les mentalités pour faire changer les comportements, « en voilà une idée qu’elle est bonne ! » aurait dit Coluche. Pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? That is the question !

La campagne a débuté le 4 octobre 2017, elle s’achèvera le 8 mars 2018, journée internationale des droits des femmes. Cinq mois pour mobiliser la société civile et sensibiliser l’opinion.

Les femmes en marche !

Au conseil de l’Europe, les dames ministres se sont montrées attentives aux questions, témoignages et propositions qui leur ont été adressées. 300 jeunes, étudiants ou en formation professionnelle, étaient au rendez-vous pour prendre la parole dans les domaines les plus divers (privé, entreprise, médias…).

Le matériau recueilli, ici et dans les 17 autres régions de France, devrait permettre de dégager les priorités thématiques annuelles de la  « grande cause nationale » choisie par le Président de la République. Aujourd’hui, à Strasbourg, Tommy, un petit robot, est prêt à recueillir toutes questions et suggestions (www.strasbourgvision.org)

On peut déjà en tirer le constat que tout commence dès la maternelle et qu’il serait bon de « mettre le paquet » sur l’éducation.

égalité femmes-hommes

L’initiative est belle, le dispositif a l’air de fonctionner. On attend les résultats. On en rendra compte.

Gervaise Thirion.

1 réponse »

  1. Les lecteurs qui auront vu et entendu le reportage sur le traitement fait aux femmes ( soi-disant suspectes) par la soldatesque syrienne… ( Antenne 2) ne pourront qu’épouser la cause . Il y a du chemin avant l’égalité, celui d’un minimum de respect de la condition de l’être humain, surtout de ces femmes violées, parfaitement innocentes et châtiés une deuxième fois par les leurs (frères ou pères..) pour « impureté ».Ces bourreaux là sont complices des premiers , ne soyons pas complices à notre tour!

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