A Nancy, Fin du festival. Place au Palmarès.

Par Gervaise Thirion

 

La 23ème édition du Festival International du Film de Nancy (FIFN) vient de s’achever dans la cité des Ducs de Lorraine. Ce festival, hors normes au carrefour de toutes les cultures s’est à nouveau montré à la hauteur de ses ambitions

Avec le populisme comme thème central et sujet brûlant d’actualité, la programmation était foisonnante : plus de 150 films d’auteurs issus de tous les pays d’Europe, mais pas seulement… Les organisateurs ont réussi à dénicher des films venant de Chine, du Liban, d’Iran, de Turquie, d’Algérie … et, cette année, un focus particulier sur l’Amérique latine.

Pendant une dizaine de jours, les cinéphiles de tout poil, amateurs, étudiants, passionnés, riverains, régionaux, touristes… ont pu accéder à une offre inouïe de projections, ateliers, conférences, expositions…  visibles nulle part ailleurs !

L’association Aye Aye V.O, Chef d’orchestre du Festival

Avant d’annoncer le palmarès final et l’attribution des différents prix, on peut décerner une palme spéciale aux organisateurs de l’évènement. Toute l’équipe de l’association Aye Aye VO (principalement bénévole) était présente sur le terrain pour guider et accompagner les visiteurs. On imagine le parcours du combattant que doit représenter la mise en œuvre d’une telle manifestation.

Toni Glamceski, son président dévoué et persévérant, ne s’en est pas caché. La tâche est difficile  « L’évènement est porté par une équipe de passionnés qui se sont dépensés sans compter pour en faire une manifestation d’envergure à Nancy avec un rayonnement régional, national puis international…nous avons fait preuve de détermination pour relever quelques défis et surmonter certains obstacles… adapter notre gestion à un sous-financement chronique  et à une augmentation des dépenses liées à la sécurité »

Toni Glam

Malgré tout, depuis sa création en 1994, l’association n’a pas faibli, bien au contraire.

Née de l’imagination d’étudiants passionnés de 7ème art qui rêvaient de monter un festival du film original, audacieux et de qualité, elle est restée fidèle à ses idées fondatrices de tolérance, d’humanisme et d’échanges interculturels et intergénérationnels.

L’autre  mission de l’association Aye Aye V.O est pédagogique. Avec la création de la Petite Ecole du Film Court, elle propose au jeune public (enfants du primaire et de 6ème) un travail approfondi autour de l’image et du son pour découvrir le cinéma comme une « fenêtre ouverte sur le monde »

La Manufacture : excellente idée !

 Les lieux conviennent à merveille pour une ambiance de forum.

Situés tout près du centre ville, les bâtiments désaffectés de l’ancienne manufacture des tabacs ont été réhabilités pour  abriter un Centre Dramatique National (CDN)

Rappelons que ces centres ont été imaginés par le Conseil National de la Résistance (CNR) et créés après la seconde guerre mondiale « dans l’idée généreuse et démocratique de rendre la culture accessible à tous et sur tout  le territoire« ,  célèbrent cette année leur 70ème anniversaire. La Manufacture proposera une « journée découverte » le samedi 23 septembre.

Theâtre de la manufacture

Ici, les principaux lieux culturels de la ville se côtoient dans un périmètre relativement restreint: Le Théâtre de la Manufacture, le Conservatoire Régional de la Métropole du Grand-Nancy, l’Institut Européen de Cinéma et d’Audiovisuel (IECA). Le Caméo, cinéma d’art et essais, le Goethe Institut, étaient partenaires pour accueillir les spectateurs pendant 9 jours.

Dans l’enceinte de la Manufacture, les deux cours intérieures, au centre du dispositif,  formaient des espaces de convivialité et de rencontre. L’une, avec son grand écran, avait été transformée en cinéma de plein air (formule osée dans nos contrées plutôt fraiches, mais qui n’a pas rebuté les cinéphiles persévérants). L’autre « sous le marronnier » était aménagée avec de grandes tables pour la restauration et de petits salons pour la conversation et les débats.

Enfin le palmarès !

 

 GRAND PRIX du festival – (toutes catégories confondues courts-métrages : sélection internationale, Grande Région, Labo) : Ekler – Marko GJOKOVIK, Macédoine, 2016, fiction | 29 min

COMPÉTITION INTERNATIONALE DU COURT-MÉTRAGE :

PRIX du jury  Il silenzio, Ali ASGARI, Farnoosh SAMADI, Italie, 2016, fiction | 15 min

MENTION SPÉCIALE DU JURY  O matko ! Paulina ZIOLKOWSLASKA, Pologne, 2017, fiction animée | 12 min

PRIX DU JURY LYCÉEN Panthéon discount, Stéphane CASTANG, France, 2016, fiction | 15 min

Sélection Grande Région : Meilleur film – GRANDE RÉGION  Marlon, Jessica PALUD, France, 2017, fiction | 20 mi

Sélection Labo : Meilleur film – LABO  Kaltes Tal, Johannes KRELL, Florian FISCHER, Allemagne, 2016, docu. exp. | 11 min

Sélection ZIzz : Meilleur film-ZIZZ (Prix du Public)  Cipka, Renata GASIOROWSKA . Pologne . 2016 fiction animée | 8 min

FESTIVAL DE LA PETITE ÉCOLE DU FILM COURT – Prix du public Our Wonderful Nature – The Common Chameleon, Omer ESHED, Allemagne, 2016, Fiction animée | 3 min

COMPÉTITION EUROPÉENNE DE DOCUMENTAIRE :

GRAND PRIX :  DUBINA DVA Ognjen GLAVONIĆ . Serbie, France . 2016 . 1h02

MENTION SPECIALE DU JURY : Lida, Anna EBORN, Danemark, 2017, 1h28

En plus de cette déclinaison de  courts-métrages (et plus), souvent documentaires ( spécificité du festival) ont été projetés 9 longs -métrages, en avant-première ou en exclusivité. Oeuvres de fiction qui méritent une diffusion plus vaste pour leur qualité remarquable.

L’un d’entre eux, « ZER » du cinéaste kurde Kazim Öz a particulièrement retenu notre attention.et provoqué un coup de coeur irrépressible. Nous lui consacrerons un article approfondi prochainement.

Quitter Nancy et partir pour Hollywood ?

Si la plupart des films présentés lors du festival étaient inconnus du grand public, il en est un, plus célèbre, qu’on a pu voir ou revoir, c’est le « Cléopâtre » de Joseph L. Mankiewicz, sélectionné par l’IECA.

Pour l’occasion, on a pu rencontrer Cynthia Liebow, fondatrice des éditions Baker Street, venue présenter le dernier livre d’Olivier Rajchman « Hollywood ne répond plus« .

Hollywood ne répond plus

Olivier Rajchman, historien de formation, est un passionné de cinéma. Il écrit pour de nombreux journaux, auteur de portraits d’acteur (Biographie croisée de Delon et Belmondo, 2010) il a interviewé les plus grands (Claudia Cardinale, Robert Redford, Woody Allen…)

Son dernier ouvrage, cautionné et préfacé par Alex Mankiewicz, la fille du grand réalisateur, est une page de l’Histoire du cinéma qui « fait revivre un immense cinéaste » mais qui est aussi « le récit d’une épopée, humaine et artistique… celui de la fin de l’âge d’or hollywoodien »

Unanimement salué par la critique tant pour son écriture que pour sa documentation, c’est le cadeau idéal  à offrir à tous les cinéphiles confirmés ou « en devenir ».

Une belle façon de prolonger le rêve… jusqu’à l’an prochain

Gervaise Thirion

 

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