Française

Statuts de LREM : I/3 de « oui »- adoptés.

Signe avant-coureur d’un effritement ? Etat des lieux à Strasbourg.

 

Approbation par 90% des votants soit moins de 30% des adhérents.

 224 640 adhérents étaient autorisés à participer au vote électronique pour l’adoption des statuts du nouveau parti LREM (La Répuplique En Marche).

Aux 72.000 votants ( 32,1%) on retranche 10% de non-convaincus et le compte est bon et les statuts sont adoptés. Comme (ou pour) un seul homme !

On est prompt dans les oppositions à voir dans ce score démocratiquement médiocre, c’est vrai, les premiers frémissements d’une fronde inévitable dans ce parti qu’on sait si hétéroclite qu’il ne peut qu’exploser à la moindre étincelle, pense-t-on.

Et on se réjouit. C’est de bonne guerre mais c’est exagérément hâtif et contre-productif. Alors certains opposants se sentent captifs. Ils sont condamnés à travailler à leur propre reconstruction en espérant un retour de balancier.

 La faible participation suscite les interprétations les plus diverses.

En premier, les vacances : le vote était électronique et il serait stupide d’imaginer que les marcheurs n’aient pas au minimum gardé près d’eux un portable. Des marcheurs ? Pensez….

Alors le désintérêt ? Oui sans doute car certains considéraient que l’ « l’affaire était pliée » tandis que d’autres attendent de nouvelles consultations sur lesquelles ils auraient prise, l’enjeu leur ayant échappé cette fois.

De plus les statuts relèvent encore pour certains d’une abstraction juridique compliquée laissée à des hiérarques compétents au service du pontife qu’ils ont élu et qui ne manquent pas dans le parti.

Peut-être d’autres ont-ils été saisis aussi par le doute en entendant ces rumeurs de désamour largement relayées dans des sondages si largement et obstinément médiatisés, souvent bâclés et interprétés sans cesse par des experts qui jaillissent de toute part pour afficher leur science et leur bobine de fort en thème, tous thèmes confondus bien sûr.

Puis restent les rétifs, récalcitrants, exigeants, impatients, pinailleurs, les frustrés de n’être pas en poste quelque part ni en position de devenir nobliaux sans appuis partisans concentrés dans le premier cercle à Paris, à l’Elysée surtout, dans la Cour du château.

C’est la centralisation autour du seul château pour éviter les baronnies sur lesquelles s’appuyaient jadis, enfin il y a quelques mois encore, les partis destitués. C’est l’argument qu’on entend, en haut lieu à En Marche, pour expliquer que la base n’ait pas été suffisamment impliquée. Peut on objecter alors que pour façonner une baronnie, il faut du temps et de multiples réélections ?

Mais pour le moment cette minorité, au grand dam de l’opposition, est loin de fronder (Macron n’est pas Hollande et on le sait). D’ailleurs les revendications des « râleurs » étaient de pure forme, un peu vicieuses tout de même. Ils ont été poliment entendus en référé au TGI de Créteil où ils ont obtenu une prolongation de la durée du vote. Circulez et retour au bercail.

La démocratie n’est difficile à exercer qu’une fois élu.

 Elle naît de la base horizontale et « se confie » ( le président du parti Arnaud Leroy invite la base à la présomption de confiance) au sommet de la pyramide à un chef perché sur un Olympe où gravitent dans une brume mouvante tels des anges, des assistants, les élites, les formés voire formatés qu’il choisit. Dans la foulée, il les fait adouber par la masse basique encore chaude, le peuple, la plèbe, les sans-grades qui voudraient bien hisser sur l’échelle verticale des représentants issus de leurs rangs sans créer, par dévotion de primitifs un peu demeurés, les baronnies tant redoutées. En même temps ( !), on est en droit d’exiger la démocratie à tous les étages du cône. Non ? Même à la base communale ? Même si les mandatures en place depuis 2014 ont changé profondément avec le fracas et le tohu-bohu suscités par l’élection du président Macron. Et ce n’est pas fini.

 L’exemple de Strasbourg où on s’agite.

 Pour ne pas se retrouver en « roi nu », à Strasbourg, le maire Roland Ries qui ne se représentera pas en 2020, s’est isolé, solitaire dans un cabinet d’où il tente de maintenir la solidarité de sa majorité issue des élections de 2014.

Tâche très très difficile car derrière lui il a désormais des troupes divisées en quatre cohortes, les adhérents ( nouveaux) de LREM constituant le groupe le plus qualitativement élevé si on en juge par le rang des maires-adjoints, 1° et 2° en tête et deux autres en bon rang. Les trois autres groupes sont pour le moment des écuries libres de tendances diverses incluant les écologistes sans leaders désignés, les conservateurs sur le pied de guerre mais l’arme au pied, prudemment attentifs.

D’autres, transfuges comme par exemple une ancienne adjointe de l’ancienne maire UMP Fabienne Keller, passée adjointe du maire actuel ( PS) sont sur le fil sans balancier. Bis repetita placent ? Alors où ?

Du désarroi sur fond d’ambitions ! Parfois légitimes.

Le premier enjeu sera la mairie bien sûr et Alain Fontanel qu’on dit « dauphin » y serait destiné naturellement. Un observateur autorisé et avisé de la vie politique strasbourgeoise nous prédit pourtant que Strasbourg n’aura plus de maire socialiste avant longtemps.

Il faut peut-être laisser l’adjoint Robert Herrmann, socialiste de toujours, » hors affectation » car il est président de l’Eurométropole qu’il a su diriger avec talent en y fondant dès le début de son mandat la participation active et réelle de l’opposition constructive dans des postes importants. Du Macron avant Macron ? Il est également potentiel candidat à la mairie comme le député battu Philippe Bies.

Le « Kriegspiel » est engagé.

L’élection des eurodéputés en 2019 devrait servir de premier indicateur de tendances.

Dans ce cas, par exemple, la candidature de Nawel Rafik Elmrini en charge des affaires internationales et européennes dans deux mandats, devrait être soutenue, urbi et orbi, pour reconnaître une compétence acquise par un travail acharné et apprécié dans les Institutions Européennes. Non encartée, elle a rejoint «  En Marche »  très tôt sans que le maire s’y opposât. Elle est « compatible » avec tout destin européen. Encore du Macron !

 

Et la droite dans tout çà ? Elle fourbit ses armes bien sûr autour des caciques Fabienne Keller, Pascal Mangin, Eric Senet et d’autres en regrettant sans doute le sens politique d’un Robert Grosss,mann.

Tiens le radical François Loos ne s’exprime pas beaucoup. Il a soutenu Pascale Jurdant-Pfseiffer, centriste, ex Modem , UDI, macron-compatible, aux législatives. Constructif ?

 

Nous invitons tous les partis hormis les extrêmes haineux à s’exprimer sur eurolatio.org, média libre, collectif et citoyen, sans attaques personnelles bien sûr.

Pour une démocratie vivante et éclairée.

 

Antoine Spohr

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3 réponses »

  1. L’information sur les résultats du vote interne des statuts LREM est correcte, le questionnement en découlant juste et avisé.
    Par contre, ne rechercher des candidats placés pour les futures Elections Municipales et Européennes uniquement dans le personnel déjà élu et en place à Strasbourg, me semble péremtoire à ce jour.
    Les investitures relevant du Bureau National LREM, toute conjecture sur le sujet me semble prématurée et, dans deux ans, les lignes auront encore bougé.
    A bientôt, cher Antoine.

    • Tout à fait d’accord mais il s’agissait ici , après l’aspect général, jeter un regard
      sur le EM .J’attends de faire un état des lieux de la droite. Sûr que les lignes auront bougé dans deux ans, d’un côté comme de l’autre.
      A bientôt ami Claude

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