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Le slacktivisme : cybermilitantisme ou cyber-fainéantise ?

Le slacktivisme est un néologisme formé des mots anglais slacker (paresseux) et activism (activisme), littéralement : activisme paresseux.

Le slacktivisme est une forme de militantisme qui se passe sur les réseaux sociaux et qui ne demande pas beaucoup d’effort. Que ce soit un partage d’article, un « like » sur une publication politique, ou la participation à une pétition en ligne, c’est un acte peu contraignant – mais qui peut donner une impression d’engagement a ceux qui le pratiquent. Pour résumer, le terme est utilisé pour dénigrer une forme de cybermilitantisme passif.

« Je suis Charlie »

Récemment, ce type de comportements a été beaucoup vu dans le cadre d’attentats, notamment en France. Des milliers de personnes ont publié des images « Je suis Charlie », ou encore arboré un drapeau bleu, blanc, rouge sur leur photo de profil, option proposée par Facebook. Ces publications avaient pour objectif de montrer un soutien à la presse et à la liberté d’expression. Mais derrière ce soutien de façade, ces « slacktivistes » restent peu nombreux à acheter la presse papier.

Il y a l’idée aujourd’hui, qu’un post sur les réseaux sociaux est suffisant pour se considérer comme impliqué dans un combat politique. On entend aussi souvent, qu’avant, les gens s’engageaient plus, qu’ils descendaient dans les rues pour défendre leurs idées : qu’ils étaient plus politisés. Mais le slacktivisme est peut-être une nouvelle façon de s’engager. En effet, quand on se rend compte que des actions d’ampleur comme Nuit Debout n’ont pas réellement d’impact sur la vie politique, on comprend la désillusion qui pousse les jeunes à se tourner vers d’autres canaux de contestation.

Slacktivisme, premier pas vers l’activisme ?

Le slacktivisme est une manière plus directe et globale de faire passer des idées, de s’engager et de prendre conscience de ce qui se passe dans le monde. On estime que 45% des étudiants s’informent principalement par internet, que ce soit par la presse en ligne ou sur les réseaux sociaux. Relayer une information sur un camp d’internement pour homosexuels en Tchétchénie sur Twitter, par exemple, peut sembler dérisoire. C’est en réalité une prise de conscience, dans cet exemple, que certains droits ne sont pas acquis. C’est aussi permettre à d’autres gens de se rendre compte d’un problème. Car la force des réseaux sociaux, c’est aussi de montrer l’importance de certains sujets par le nombre de personne qui en parlent, et qui relaient les informations.

« Ice Bucket Challenge »

Récemment, nous avons eu l’exemple assez marquant du « ice bucket challenge » : des personnalités et des anonymes du monde entier étaient invités à se filmer pendant qu’on renversait sur eux un saut de glace, en soutien à la lutte contre la maladie de Charcot. Le défi a été durement critiqué, beaucoup arguant qu’il servait un objectif égocentré : les artistes pour leur promo et les autres pour leur image digitale. Aujourd’hui, on peut quantifier les effets de ce challenge sur les réseaux sociaux : 250 millions de dollars ont été récoltés pour combattre la maladie. Le défi a aidé à mettre en lumière ceux qui en souffrent.

En conclusion, le slacktivisme peut être considéré comme un militantisme facile, mais cette voie peut mener à de grandes actions populaires utiles et efficaces.

Aimable contribution de « jesuischocolatine« 

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