Conseil de l'Europe

Encore et encore le siège. ASSEZ !

Plutôt Bruxelles que Strasbourg ou un seul siège mais où ?

 Ce sont des intérêts « hors sujets européens » qui finissent par l’emporter dans les préoccupations de nombreux eurodéputés et animent avec la plus grande pugnacité les débats. Quels intérêts ? L’accessibilité, le confort, le prix de l’hôtellerie et des choses, la vie nocturne pour des députés qui se lâchent loin de leur base, le sourire dans l’accueil, la vie culturelle… ? Ou alors encore plus prosaïquement, le prix de l’immobilier n’interviendrait-il pas ? Par exemple : Strasbourg plus cher que Bruxelles ! Choucroute garnie contre petits choux peu digestes, c’est du même niveau.

Certains fonctionnaires sont venus à Strasbourg depuis des décennies et, sous la menace de cette rengaine inlassable, commençaient par garder leurs cartons de déménagement avant de le bruler, lassés et fatalistes. Et ils sont là, contents.

Une situation grotesque indigne d’une Institution surtout à un moment où, après le Brexit, la menace du terrorisme, après des élections très peu favorables aux rétifs à la construction européenne et le resserrement des liens entre des Etats parfois les plus puissants, on raterait le coche cahotant vers une réanimation du désir d’Europe par la coopération dans l’esprit des pères fondateurs ?

Les reconnaissez vous Pas  si facile?Ils étaient six.

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On peut leur adjoindre Helmut Kohl et l’admirable Simone Veil  qui seraient dans le camp strasbourgeois.

Elus européens, soyez sérieux !

 Sans doute n’avez vous pas été parachutés au PE, contre votre gré après un échec ou pour trouver un job honorable dans une Noble Assemblée portant une mission exceptionnelle, celle de rassembler des états et des peuples librement, démocratiquement, pour la première fois dans l’Histoire. Sûrement pas.

Cela vaut bien que vous acceptiez d’aller là où votre mission vous appelle, le lieu d’exercice étant implicite lors de votre candidature et fixé par des traités justes aux yeux de l’histoire du continent. Vous la connaissez sans doute cette tragique et riche histoire et vous savez donc, d’où que vous veniez, que Strasbourg y apparaît dès la naissance du projet. In utero en quelque sorte.

Sur le plan pécuniaire vous ne perdrez rien car, vous précipitant tous pour acheter une résidence à Strasbourg, au bout de trois ou quatre mandats votre mise aura triplé ou plus. Alors renoncez aux billevesées et consacrez vous à fond , avec foi, aux vraies affaires européennes, comme à un sacerdoce sans la palme du martyre que vous vaudrait la vie à Strasbourg.

Le projet et l’Europe sont si beaux ! Voyez le Parlamentarium qui vient d’être inauguré juste à côté de votre hémicycle au siège «  constitutionnel » de l’Europe, la Cité des Européens et partant, celle de leurs élus.

Les parlamentariums ou parlamentaria (pour ceux qui n’auraient pas perdu tout leur latin)

Une autre bataille en vue ? Elle serait tout aussi ridicule.

Voici les liens qui vous permettront de faire votre choix.

 

http://www.europarl.europa.eu/visiting/fr/bruxelles/parlamentarium

 

http://www.europarl.europa.eu/strasbourg/fr/parlamentarium-strasbourg/parlamentarium-strasbourg-fr

A vous de jouer car il s’agit bien d’une découverte ludique. Nous avons choisi les deux à condition qu’on apporte quelques précisions pour lever la déconcertante ambiguïté du siège.

Pour Strasbourg, c’est évidemment un plus, vous verrez que le parlamentarium sera ouvert le samedi matin et, selon l’expérimentation requise et acquise, pourrait l’être aussi l’après midi et même le dimanche ce qui est le cas à Bruxelles où il est déployé dans une structure à part.

On imagine l’effort supplémentaire qui s’imposera à Strasbourg car cette innovation pédagogique, très réussie, est au cœur du bâtiment emblématique et nécessite donc une surveillance de l’ensemble, délicate et coûteuse. Et la conduite de l’animation aussi.

Le quartier européen, magnifique, pas comparable à celui de Bruxelles, mériterait bien cet effort pour que la Ville ne tombe pas dans la morosité dominicale qu’elle connaît trop souvent.

Antoine Spohr

Annexe fort opportune.

Voici un communiqué de l’Association Européenne des Jeunes Entrepreneurs, qui tombe à point.

Sous la conduite minutieuse de Pierre Loeb, ce groupe de jeunes entreprenants publiera un troisième volet de « Le siège dans tous ses états » Etude argumentée techniquement, concrètement. Si le 3 ressemble aux deux premiers, les » Bruxellistes » n’ont qu’à bien se tenir surtout qu’ils n’ont plus le soutien des députés du Royaune-Uni et que finalement la raison s’impose.

aeje@jeunes-entrepreneurs.euhttp://www.jeunes-entrepreneurs.eu

Strasbourg – Bruxelles

Siège du PE à Strasbourg : un symbole fort pour une Europe proche des citoyens

Mesdames et Messieurs les Députés européens,

Pourquoi abaisser régulièrement le débat européen à des préoccupations de confort ?

En quoi ce nouveau débat sur le siège du Parlement européen – problématique aussi annexe qu’hypothétique – apparaît-il judicieux ou bénéfique au projet européen au sein d’une Europe décriée,contestée et menacée ? Quelle entreprise propose à ses membres et salariés de déterminer leur lieu de travail ?

Quel Etat membre de l’UE propose à ses élus et fonctionnaires de choisir leur lieu de travail ?

A l’heure où l’adhésion des citoyens à la bureaucratie de Bruxelles s’effondre aussi sûrement que le « Paul-Henri Spaak » et son milliard d’euros de travaux annoncés, comment pouvez-vous accepter cette situation ? Pourquoi persister à poursuivre cette entreprise de déclassement d’une capitale européenne aussi profondément ancrée que Strasbourg, et ce au lendemain du premier hommage européen à portée internationale en l’honneur d’Helmut Kohl qui s’y est déroulé ?

La séparation des pouvoirs est à la racine de l’Europe, elle constitue l’illustration même de la pluralité européenne et de sa diversité. L’Union européenne n’a jamais eu vocation à se retrancher dans un Bruxelles D.C., à concentrer l’ensemble de ses pouvoirs dans une opacité dont les citoyens ne veulent pas, comme ils l’expriment depuis plusieurs années déjà.

L’établissement d’une tour d’ivoire bruxelloise concentrant l’ensemble d’un processus décisionnaire n’aboutira qu’au rétrécissement de l’Europe et à son affaiblissement. L’heure n’est pas au retranchement, mais à la proximité vis-à-vis des citoyens. Ce débat doit prendre fin, ce caprice déconnecté des enjeux fondamentaux européens ne glorifie ni l’Union européenne, ni ses acteurs.

Depuis 2011, l’AEJE s’est toujours positionnée contre la remise en question de la séparation des pouvoirs européens. Elle a rétabli de nombreuses vérités dans ses rapports publiés en 2012 et 2014,démontrant que le coût additionnel était seulement de 10 cents par an et citoyen, que l’empreinte carbone se trouvait être 7 fois inférieure aux chiffres avancés, tout en proposant 22 recommandations concrètes à destination des autorités locales et nationales françaises afin de pallier les difficultés soulevées autour de l’accessibilité, de l’hébergement, et des conditions de

travail. L’application des mesures proposées vous sera présentée prochainement.

Afin de répondre avec force et pertinence à ces débats inopportuns, l’AEJE publiera dès la rentrée un troisième volet « Le siège dans tous ses États ». En toute objectivité, loin de toute préoccupation politique ou partisane, nous répondrons point par point aux éléments avancés par les opposants à Strasbourg en y démontrant les scénarios favorables à l’Union européenne, à ses capitales européenneset surtout à ses citoyens.

Ainsi, nous souhaitons vous démontrer tout l’intérêt de cette capitale démocratique, historique et citoyenne, qui a pour devoir de contribuer à écrire et porter l’avenir de l’Union européenne.

 

L’eurodéputée Nathalie Griesbeck a fait paraître un communiqué allant totalement dans ce sens.

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