Pour François Fillon : Miséricorde !

Quand même, en bons frères chrétiens, ses coreligionnaires devraient au moins accorder leur pardon à l’homme qui se suicide après avoir été assassiné par moult institutions pernicieuses et mystérieusement téléguidées. Cela se dit !

Oui mais pour cela, il faudrait une confession sincère et une pénitence, s’il y avait lieu. Comme Allah, le dieu judéo-chrétien, est miséricordieux. Non ?

Une fois la croix rangée et la foi tue, on en revient à la condition humaine universelle et raisonnable.

Tout de suite la suggestion de Philippe Bilger tomba.

Au lendemain de la mise à feu du détonateur du Canard Enchainé, l’avocat général, P. Bilger, désormais écrivain libre mais plutôt « droitisant », présentait son dernier livre en Salle Blanche à la librairie Kléber à Strasbourg. Il était interviewé par le président des Amis de Daniel Riot( çà tombait bien), Vincent Gouvion qui laissa les auditeurs s’exprimer librement. Et la question, hors sujet mais brulante, tomba.

De mémoire, mais en substance, voici la réponse du magistrat honoraire et resté un rhétoricien hors pair.

« Vous me demandez ce que j’en pense comme çà, de ces accusations du Canard. Cela me paraît simple. Si le candidat Fillon a commis des erreurs jadis qu’il les reconnaisse et s’engage à les réparer. Et tout s’apaise ». Péché véniel en sorte pour ce magistrat qui a eu à traiter les pires crimes. Le programme prévaudrait, voilà tout.

En effet, non seulement François Fillon, l’homme comme ses confrères engagés en politique à un haut niveau, ne maitrise pas tout et peut être parfois soumis à des tentations auxquelles, il peut succomber, un peu par négligence aussi… et puis c’est si loin, dans un contexte si différent.

Alors, « allez en paix mon fils et ne péchez plus»  aurait dit sans doute le confesseur, du moins peut-on le supposer. Et le candidat aurait pu dérouler son programme, en campagne, paisiblement.

Mais le moucharabieh du confessionnal était déjà obstrué et la pénitence restée lettre morte. Alors la guerre fut déclarée avec une stratégie d’élève de première année de St.Cyr ou de Grand Séminaire. Et le promis, avec de très grandes chances, à la magistrature suprême, s’enferma dans sa superbe, sa suffisance, une arrogance contre-productive pour cet homme de qualité, propre sur lui, expérimenté et intelligent, supposé habité par une exigence morale frisant la sainteté. Il transforma sa défense en réquisitoire contre tous ceux qui le contrariaient (presse, administration, Justice, opposition d’où qu’elle vienne) quitte à mentir par action, par omission, par imprécision. « Le pauvre homme !» ( Molière dans Tartuffe)

Une suggestion de la sénatrice Fabienne Keller suivit.

Pourquoi Fabienne Keller qui n’est pas la seule loin s’en faut ni dans le pays ni en Alsace mais peu relayée sur les ondes par rapport à des ténors maires en fonction plus connus ?

Parce qu’elle fut une des premières à s’indigner et à exiger non seulement l’abandon d’un candidat disqualifié mais à lui demander en même temps de susciter et d’adouber la candidature d’un successeur potentiellement éligible.

Depuis l’idée se répand acculant l’obstiné Fillon à s’en remettre à une manifestation improvisée qu’il prendra pour un plébiscite s’il y a quelques milliers de partisans aux intentions et désirs indiscernables. « Pauvre homme » !

Et Pénélope dans tout cela ? Aime-t-on son épouse en la précipitant dans un abîme sans fond ? La pauvre ! Que dira-t-elle aux juges ?

Un côté très intéressant sur le plan réellement politique apparaît collatéralement.

Quand on apprend que l’UDI se désolidarise, on peut lui trouver un sursaut de lucidité, même si F.Bayrou, orphelin de Juppé et impatient d’écarter Fillon, est allé chez Macron.

Il n’y aura donc pas de LR-UDI ? En Alsace où le substrat centriste est toujours profondément présent, rebattra-t-on les cartes ? Les pauvres ! Perdurer mais comment ?

Antoine Spohr.

Photo personnelle :

unnamed

Qu’en penserait aujourd’hui Adrien Zeller ?

 

 

 

Catégories :Non classé

Tagué:

1 réponse »

Laisser un commentaire